un défilé du 8 septembre

Hier, 18 heures. Tiens, ça doit être deux supporters de rugby, rien qu’à voir la façon dont ils sont habillés, dont ils marchent, un peu en titubant (pour un peu, on les confondrait avec des supporters de football mais là, ils semblent moins agressifs – en même temps, ce n’est que le début de la soirée) et en saluant toutes les personnes du sexe féminin qu’ils croisent. Et là, quatre policiers qui, pour l’instant, ont le sourire au vu des deux énergumènes. Et trois jeunes distributeurs du programme de cette coupe du monde, réalisé par Sud Ouest, le grand quotidien local. Et là, plein de gens qui semblent n’en avoir rien à faire. Et un peu plus loin, une bonne demi-douzaine de petites pétasses qui ricanent, qui gloussent et qui montrent tout ce qu’elles peuvent montrer, du nombril à la naissance de leur poitrine en passant par le haut de la raie de leurs fesses.

Tiens, là, de nouveau quelques supporters mais c’est drôle, sans savoir quelles équipes allaient ouvrir ce mondial de rugby, j’ai l’impression que pour l’instant, on ne voit que des étrangers. Là, ça parle la langue de Shakespeare et il me semble que c’est moins fluide que l’anglais traditionnel. Ce sont peut-être des Écossais. Ou des Irlandais. Ou des Gallois. Ou rien de tout ça. Non, je ne sais pas qui ouvre cette compétition plus qu’internationale. En arrivant près du Grand Théâtre, j’ai été surpris de ne pas voir un début de foule agglutinée vu qu’il devait y avoir les Chœurs de Rugby, les chœurs de l’opéra de Bordeaux pour interpréter les hymnes des nations qui joueront ici, dans quelques temps ainsi que certains airs typiques à ce sport. Mais c’est normal, le « concert » devant le parvis du Grand Théâtre aura lieu à 19h, finalement. Alors que c’était annoncé à partir de 18h.

Il fait trop lourd pour attendre en pleine chaleur. Et là, ce mec, avec sa casquette à peine posée sur sa tête, son look presque patibulaire, ses tatouages et tout le toutim, il doit se prendre pour un caïd, pour le chef d’une bande. À peine velcro, si on y regarde de plus près. Et cette vieille dame très chic qui marche difficilement avec son déambulateur. Que fait-elle à cette heure si chaude, dehors ? Elle a sans doute une bonne raison. Ah tiens, deux SDF sont assis là, dans le recoin entre ces deux immeubles. Avec des cannettes de bière. Pourtant, la mairie écologiste n’a pas lésiné sur leur enlèvement afin qu’ils ne montrent pas une mauvaise image de la ville. Et pour l’instant, je n’ai vu personne avec une abaya. Et là, ce bar, tous les soirs déjà bondé en temps normal, avec ses deux écrans géant. Franchement, je plains les riverains. S’ils n’aiment pas le rugby.