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27 septembre 2015

le marché indien

On dit de l’automne qu’il peut être un été indien, vous savez, l’été indien, c’est qu’on ira où tu voudras, quand tu voudras et l’on s’aimera encore lorsque l’amour sera mort et chabada bada et chabada bada… mais dans ce cas, quand l’automne est ensoleillé (même frais comme en ce moment), on peut dire que nous sommes dans un début d’été indien et qu’on ira où tu voudras quand tu voudras et que toute la vie sera pareille à ce matin, aux couleurs de l’été… et si nous sommes dans cette configuration, je me demande si ce matin, en allant au marché de la place Pey Berland (on ne change pas une équipe qui gagne), je ne suis pas allé au marché indien.

Le marché indien, c’est comme le marché de tous les autres dimanches sauf qu’on y trouve des fruits et des légumes de l’été et des fruits et légumes d’hiver sans oublier ceux de l’automne naissant. C’est une saison riche en couleurs et pas que dans la nature, aussi sur les étals de la patronne, la dame de Marmande, qui vient tous les dimanches depuis quelques années et chez qui j’aime m’approvisionner en produits de la terre. Ce matin, d’un côté les fruits avec les pommes, les poires et les scoubidous bidous, waow… mais aussi les pêches, les nectarines et sans doute les dernières fraises ou peu s’en faut. Et au milieu, les premières noix fraîches, encore un peu vertes à l’intérieur.

Les noix fraîches… Qu’il y a-t-il au milieu des noix fraîches ? Il y a des cerneaux un peu laiteux qui ne demandent qu’à être dégustés pour ceux qui les aiment ainsi ou alors, qui ne demandent qu’à vieillir au fond d’une corbeille pour s’assécher, peut-être se rider un peu et alors, être consommés comme ça, rien que pour le plaisir d’un grignotage de bon aloi car très bon pour la santé. Les fruits secs sont recommandés pour le bien être de toute personne qui fait attention à elle. Et dans les noix fraîches, il y a la promesse du temps qui passe. La certitude qu’on ne peut rien contre l’inexorabilité de ce temps qui passe, de ce temps qui court, de ce temps qui fuit.

De l’autre côté de l’étal de la patronne, ce sont les légumes avec les tomates (ah, les andines cornues, quel délice !), les aubergines et les courgettes qui ne se mélangent pas avec les poireaux, les navets, les oignons et encore moins les choux qu’ils soient fleur ou de Bruxelles (je m’en fous, j’ai acheté des deux, ce matin) et entre les deux, il y a les premières courges comme celles qui font penser aux musquées et aux pâtissons. Les premières, quand elles sont vertes à rayures claires et foncées, on dirait des courgettes rondes qui auraient beaucoup vieilli et grossi. Et bientôt, sur les étals, ce seront les citrouilles, les potirons et autres cucurbitacées de bon aloi.

Aller au marché, pour moi, parfois, c’est une corvée, souvent, c’est un plaisir car déjà, rien que celui pour les yeux, c’est un bonheur, toutes ces formes, toutes ces couleurs, tous ces parfums, même parfois et ensuite, c’est l’idée de ce qu’on va en faire, de ces légumes, de comment on va les préparer, les cuire, les accommoder. Et pour les fruits, c’est de savoir qu’on va en avoir plein les papilles et que ça va sauter de joie dans la bouche, crier de plaisir. Un petit plaisir solitaire, souvent, comme un petit orgasme en douce. Et on n’est jamais aussi heureux qu’à ce moment-là, aux couleurs de l’été indien, on ira où tu voudras, quand tu voudras… 

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