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23 septembre 2013

Poitou 1, Russie 0

J’ai longtemps cru que c’était la Russie qui en avait le monopole. Celui de son étymologie. Et je trouvais donc ça tout naturel qu’en allant boire un café dans un bistrot, je la jouais cosaque. Et ma foi, je ne me suis jamais posé plus de question que ça. Et même quand j’ai personnellement travaillé au Chêne Vert, pendant 3 mois, en 1981, j’étais employé de snack-bar et puis basta, je ne demandais rien d’autre. Si ce n’est de percevoir mon salaire, ce qui n’eut lieu que grâce à l’intervention d’un avocat lors de la liquidation de l’affaire. Le Chêne Vert est tombé comme un gland, ce qu’était mon patron de l’époque, qui confondait recette et bénéfices. Et qui ne venait jamais pour autre chose que de prendre les billets dans le tiroir-caisse. Et c’est la raison pour laquelle je me suis mis à boire comme un polonais, qui n’était pas russe mais pas loin. Et c’était pour la bonne cause. J’acceptais toujours les verres que les clients m’offraient et mon patron m’avait bien dit de toujours prendre quelque de cher et comme je ne savais pas qu’il fallait faire juste semblant, j’ai été en overdose de  Chivas assez rapidement. Depuis, je n’ai plus jamais pu en boire. Du whisky.

Ensuite, j’ai toujours peu ou prou refusé de boire de l’alcool. À peine un peu de vin au temps où je fréquentais la Bourgogne et je suis arrivé à Bordeaux en février 2000 en ne buvant que du Perrier, c’est fou, lors des soirées auxquelles je participais. Entre temps, je m’étais aussi dégoûté de la vodka à cause d’une soirée où je m’étais laissé aller à en boire un peu trop, même noyée dans le jus d’orange. Et je m’étais aussi coupé du champagne. À cause d’une journée-soirée un peu trop pétillante à Reims, chez Piper-Heidsieck, pour ne pas le nommer, avec une chanteuse qui en avait alors perdu ses couettes de se faire introniser je ne sais plus quoi du grand honneur de la bulle champenoise ou un truc comme ça. Et là, en écrivant tout ça, j’ai honte d’avoir succombé aux tentations bacchanales car ça s’est toujours mal terminé pour moi, avec une migraine de derrière les fagots, bien millésimée et tout et tout. Bon, je l’admets, je n’ai jamais bu de petit canon de vin dans les bistrots. Mais je ne crache plus sur un verre de blanc, de rosé ou quelques bulles de Champagne. Ou de Prosecco, depuis mon voyage en Toscane. Quoiqu’il en soit, c’est toujours avec modération, jamais seul.

Et puis voilà, l’information qui est tombée, au hasard de mes parcours de magazines de cuisine. Un entrefilet que j’avais découpé dans un numéro de Cuisine Actuelle, sans date, sans aucun indice me permettant de savoir quel était ce numéro, précisément car j’avais fébrilement déchiré le bas de page pour n’en conserver que la substantifique moelle. Et là, j’avais lu et appris que le mot bistrot ne viendrait pas forcément des russes, en 1814, pendant l’occupation de Paris et quand ils avaient soif, ils criaient « Byistro », ce qui signifiait « vite » dans leur langue. Non, ce mot est apparu pour la première fois en 1884, dans un livre et il désignait le domestique d’un marchand de vin, le marchand de vin lui-même, puis son établissement. Trois origines régionales possibles sont alors en concurrence : le nord de la France avec la bistrouille, une boisson alcoolisée ; le sud, avec le bistroquet et le Poitou, où l’on disait « bistraud ». Et là, moi, je dis que le nord et le sud, ce sont deux abstractions un peu vagues alors que le Poitou, on sait très bien ce que ça veut dire. Donc, j’en déduis et je valide que le mot bistrot vient définitivement du Poitou. Ça s’arrose.

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Commentaires
M
c'est donc comme les ânes, les bistrots, ça vient du Poitoureine?<br /> <br /> à se faire confirmer par un distingué philologue, seigneur de Basducul...
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