c'est vrai que je ne respecte rien

Non, c’est vrai, je ne respecte rien. Ni les morts, ni les vivants. Ni Michel Drucker (dans quelle catégorie est-il, maintenant, lui ?), ni Daniel Balavoine, ni Lova Moor*. Ni les Cégétistes (pourtant, j’ai fait des progrès, je ne les appelle plus les Cégécons) ni les Gilets jaunes et Casseurs réunis (là, je ne peux pas m’en empêcher), ni les émeutiers, ni la Nupes, ni les extrémistes de droite, ni tous ceux qui viennent bousculer mon confort personnel. Me serais-je embourgeoisé ? Certes. Et alors ? Que celui qui n’a jamais aimé se retrouver un peu installé me jette la première pierre. Et je ne respecte pas non plus les mouches et les moucherons et les souvent, les fourmis. Et les rhinocéros, je les écrase pour les aplatir d’un coup de talon et ils ne reviennent pas, c’est moi qui vous le dis. Et je ne vous parle pas des alligators.

C’est comme pour les moustiques, je ne supporte pas d’en entendre un dire qu’il a soif. Je lui file une claque immédiatement et comme ils sont plus faibles qu’il n’y paraît, ils ne s’en remettent pas. Jamais. Après, je suis aussi capable de manquer de respect envers les noctambules alcoolisés qui emmerdent ceux qui dorment, la nuit mais aussi envers les diurnambules car il n’y a pas d’heure pour pouvoir prétendre à être au calme. Je ne respecte pas plus ceux qui ne savent faire preuve que d’incivilités et qui manquent de savoir-vivre, comme dans le tram, par exemple. Tous ces gens qui ne sont, finalement, que des suppositoires de Satan, comme dirait Nicole. Et je ne respecte pas non plus tous ces imbéciles (ils ont toujours l’air un peu con) qui roulent à toute vitesse sur leur trottinette ou leur bicyclette…

Sans oublier que c’est souvent sur le trottoir. Et je ne respecterai jamais ceux qui ne savent pas faire autrement que téléphoner avec le haut-parleur allumé (comme si ça pouvait intéresser les autres, ce qu’ils racontent) ou en se filmant quand ils marchent dans la rue (quelle prétention !) ou ceux qui regardent des vidéos dans les transports en commun avec le son allumé, comme s’ils étaient tout seuls dans leur salon. Là encore, on frise l’inanité. Je ne respecte pas ceux qui resquillent en voiture ou aux caisses des magasins. Je ne respecte rien. À part ma mère et ceux qui me sont les plus proches. Et moi-même, malgré tout, j’ai tendance à bien me traiter même si je suis intransigeant. Je respecte ceux qui cherchent à élever le niveau. Pas les autres. Et je peux vous dire que c’est éreintant, de ne pas tout respecter.

* Si, elle, je l'aime plutôt bien.