224 euros la clé

Avec un peu de chance, ce pourrait être la clé du coffre dans lequel se trouverait le trésor d’un richissime homme d’affaires qui aurait disparu pendant un vol en avion, une croisière en bateau ou un tour en hélicoptère avec Michel Drucker (Daniel Balavoine n’est plus disponible depuis si longtemps…) et moi, j’aurais été soit son héritier parce qu’il m’aurait croisé, une fois, dans sa vie et il m’aurait beaucoup apprécié et il aurait choisi de me remercier de l’avoir écouté, de lui avoir parlé et de ne pas l’avoir jugé sur la façon dont il aurait fait fortune. Ou alors, j’aurais trouvé la clé quelque part, par hasard et j’aurais cherché à quoi elle correspondait avec les quelques éléments que j’aurais eus en ma possession, accrochés avec ou dans une enveloppe, je ne sais pas. Et en ouvrant le coffre ou la consigne dans une gare…

J’y aurais trouvé une mallette avec des lingots d’or ou des paquets de billets de 200 euros (si, si, des 200 euros) ou encore des bons au porteur. Et j’aurais hésité à m’octroyer ce trésor mais puisqu’on me l’aurait légué ou puisque j’en aurais été le seul au courant, j’aurais fini par me l’approprier. Et j’aurais dépensé un peu de cette nouvelle fortune, j’en aurais placé la plus grande partie et j’aurais fait plaisir à deux ou trois personnes les plus chères de mon entourage. J’aurais acheté du champagne pour samedi soir et pas qu’une seule bouteille. Et j’aurais ensuite dormi du sommeil d’un homme repu. Aurais-je alors été un homme heureux ? Ça, ça n’est pas expliqué dans mon scénario. On dit que l’argent ne fait pas le bonheur mais que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, comme moi, de bonne heure.

Mais non, cette clé, la clé dont il est question dans le titre et la première phrase du premier paragraphe de ce billet qui n’a rien de ceux de 200 euros, pas même la couleur verte, celle de l’espoir, c’est juste la clé de chez moi, une clé de chez Bricard, pour porte blindée. Et comme nous avons un peu besoin d’en avoir une de plus, chez nous, j’y suis allé, hier, là, dans le seul endroit où on peut en refaire fabriquer sur Bordeaux, avec une carte spéciale pour prouver que c’est bien moi. Et là, quelle ne fut pas ma surprise qu’on m’a dit que ça allait me coûter 224 euros, port compris. Pour une seule clé. Alors que j’aurais pu en commander deux, si ça n’avait pas été aussi cher, parce que, à partir de deux, il n’y a pas de frais d’envoi. Mais non, à ce prix-là, une seule suffit. Et elle n’ouvrira que la porte de chez moi. Rien de plus.

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[Mymy]

Ouille !