pfou, c’est déjà demain ?

Je ne sais pas pourquoi, mais cette année, l’idée même que ce soit déjà demain, la Saint-Valentin, ça me défrise un peu. Non pas que je n’aime pas cette fête, cette énième fête plus commerciale qu’autre chose mais on ne peut pas dire que je l’aime pour autant. En réalité, cette année, particulièrement, elle m’indiffère car je m’en fous. Et quand je dis que je m’en fous, en réalité, je suis en-dessous de la réalité car je m’en contrefous. À quoi bon ? Est-ce qu’il n’y a pas un âge où ça devient un peu ridicule, tout ça ? Tous ces tralalas et tous ces chabada-badas. D’une part, quand on est jeune et qu’on a (normalement) toute la vie devant soi, oui, je peux comprendre mais quand on vient de dépasser les 60 ans, qu’autour de soir, tout n’est que pandémie, tout n’est que polémiques, tout n’est que choses décourageantes pour ne pas dire pire, soudain, la Saint-Valentin, hein, pardon !

Mais oui, vous imaginez bien que si on devait attendre le 14 février pour penser à la personne qu’on aime et profiter de l’occasion pour le lui dire, ça veut dire quoi ? Que le reste du temps, on s’en tamponne le coquillard ? Moi, cette année, je dis non, si je dois penser à quelqu’un pour la Saint-Valentin, ça ne sera pas que demain. Non. Parce que j’aurai pensé à cette personne bien plus souvent qu’à mon tour. Alors, un peu comme Noël (pour les éventuels qui ne le sauraient pas encore, je suis contre – en tout cas, ce que Noël est devenu), moi, la Saint-Valentin, j’ai décidé de boycotter. Ça ne m’empêchera pas de penser à qui je sais mais je préfère garder ça pour moi. Si les grandes douleurs sont muettes, mes grandes pudeurs aussi. Et j’aime mieux l’idée de ce qui se fait aux États-Unis : la St-Valentin, on la souhaite à tous les gens qu’on aime. Pas juste à la personne dont on est amoureux. 

Franchement ? Dans les magasins, tous ces rayons remplis de petites culottes rouges ou noires ou rouges et noires, de caleçons avec des cœurs imprimés, ces bouquets de six roses bien teintes, pour ne citer que ces choses-là, moi, j’ai hâte de les voir disparaître. Moi, je n’aime pas faire comme tout le monde et s’il y a bien un jour où je n’ai pas envie de te dire que je t’aime, c’est bien demain. Parce que je pense tout le temps à toi. Et que j’ai tout le temps envie de te dire que je t’aime. Et un slip rouge, ça, je l’ai déjà fait, il y a plusieurs semaines. Non, je suis plutôt rassuré de voir que le râleur qui est en moi semble sorti de son hibernation provisoire. Parce que la St-Valentin, telle qu’on nous l’impose, vraiment, tout ça, là, ça a un côté vain et quand le vain est tiré, il faut me croire… Je ne sais pas si j’ai été très clair car, comme d’habitude, je ne me relis jamais mais on fera avec, d’accord ?