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18 septembre 2014

passagèrement

Un retour de boulot en tram qui n’a pas été de tout repos. Tout ça parce qu’un môme, un chiard n’avait sans doute pas fait sa sieste alors que sa mère prenait le tram avec lui et son petit frère et sa petite sœur, dans une poussette, qui, lui ou elle, devait plus ou moins dormir. Alors que moi, impossible de lire. Impossible de me concentrer sur ce que je lisais. Le chiard n’avait de cesse de crier pour demander quelque chose, il criait aussi quand il avait eu ce qu’il voulait ou alors, il pleurait fort (il geignait fort, plutôt) quand il ne l’avait pas. Il ne savait pas qu’on ne hurle pas comme un animal quand on est un être humain. Et sa mère avait dû abdiquer depuis longtemps ou alors, elle s’en moquait parce que, quitte à être embêté soi-même, autant en faire profiter les autres. Et le chiard, pardon, mais il n’y a pas d’autre mot, si ça se trouve, ce n’est peut-être même pas qu’il n’avait pas dormi, il était seulement mal élevé. Très mal élevé. Et nous étions plusieurs à nous retourner pour voir ce que faisait la mère pour que ça cesse. Rien.

En face de moi, ou presque, deux jeunes adolescents. Plutôt du genre lycéen qu’étudiant. Deux jeunes, un petit gabarit et un deuxième, un peu plus grand, même assis ; un peu plus costaud, même assis. Plus costaud parce que plus grande carrure mais aussi parce qu’il était en bermuda en jeans blancs et en débardeur fantaisie. Et je me suis dit que ce n’était pas une tenue pour aller en cours mais bon… Ils étaient plutôt beaux, tous les deux et je me suis même demandé s’ils n’étaient pas plus ou moins en couple. Parce que ça y ressemblait même si c’était imperceptible. Parce qu’ils avaient de se parler les yeux dans les yeux, tout doucement, comme s’ils ne voulaient pas qu’on en profite. Comme s’ils voulaient rester dans leur monde à eux. Et un autre jeune, plus loin, a fait tomber son téléphone et celui en débardeur n’a eu de cesse de le regarder avec ostentation comme s’il lui était arrivé un drame épouvantable. Il disait à son ami : « Il a fait tomber son portable. Si ça se trouve, il est cassé ! Comment il va faire ? »

Et pendant ce temps-là, le chiard continuait de faire chier toute la rame. J’avais abandonné la lecture de mon bouquin pour tenter de fermer les yeux mais je ne pouvais pas non plus me concentrer sur une tentative de somnolence. Et en plus, comme j’avais les deux jeunes beaux qui m’intriguaient. Ils s’envoyaient des SMS et je suppose que ce n’était que des gentillesses et des choses amusantes car ils souriaient beaucoup et sans se faire de clins d’œil, leurs regards complices devaient s’en faire mentalement. Et le chiard et sa mère et l’autre bébé sont sortis. Le chiard ne voulait pas donner la main à sa mère qui avait pourtant du mal à le tenir et à faire avancer la poussette. Et même au passage-piétons, le chiard de trois ou quatre ans voulait traverser tout seul. Pourquoi ne l’a-t-elle pas laissé faire. Même dehors, on l’entendait hurler de dedans. J’ai poussé un soupir de soulagement. Qui a dû s’entendre car les deux jeunes ont levé la tête de leur smartphone. Et découvrir qu’un vieux (pour eux) les observait. Je suis descendu à la station suivante. Et eux aussi. Moi chez moi et eux, je ne sais pas où. 

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Commentaires
D
La foule est un spectacle.... Vous le décrivez très bien!
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