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12 janvier 2024

à travers les vitres du tram

J’ai un peu perdu l’habitude de prendre le tram depuis que je suis venu habiter de nouveau en centre-ville et quand ça m’arrive, j’ai du mal à faire comme avant : lire pendant le trajet. Pourquoi ? Parce que je me dois d’observer mes contemporains et parce qu’il y a plein de choses qui détournent ma concentration et parce que j’en profite aussi un peu pour regarder le paysage qui défile car, on ne sait jamais, peut-être des choses ont-elles changé dans certaines rues, dans certains quartiers, on ne sait jamais, comme on vient de se faire un Noël de plus de deux mois… Comment ? Mais non, je ne critique pas Noël, encore une fois, je fais juste un constat, je suis factuel, un point c’est tout. Ho, ho, ho ! Qui c’est qui pense encore que je fais une fixation sur Noël ? Une chose est sûre, ce n’est pas moi.

Et hier après-midi, j’ai surtout regardé le paysage défiler, pendant que je reliais mon point de départ, là où je m’étais rendu, à mon point d’arrivée, là où j’habite. Une petite dizaine de stations. De quoi m’occuper l’esprit. J’ai volontairement évité de regarder tous ces gens qui entrent dans les rames sans valider leur ticket, ceux qui mettent leurs pieds sur les sièges en face d’eux, ceux qui matent leur téléphone en mettant le son sur haut-parleur et je me suis concentré sur ce que je voyais à travers les vitres. Et en venant de Bacalan, j’ai longé les quais et en regardant du côté de la Garonne, j’ai eu de quoi m’occuper les yeux, croyez-moi. Un hangar avec des gens qui marchent sur le trottoir qui le longe. Des gens à vélo, d’autres à pied et quelqu’un avec un chien. Des voitures, plusieurs sur la chaussée.

Certaines qui roulent, d’autres qui sont arrêtées au feu rouge. Et un autre hangar. Et des gens à vélo sur la piste cyclable. Et un autobus. Et encore un hangar avant de rejoindre le skate-park. Et là, un restaurant de quai. Et plein de piétons, avec des chiens, avec des poussettes et/ou avec des enfants. Et une pelouse bordée de platanes. Et le miroir d’eau et comme je me lève changer de côté car mon voisin d’en face continue de laisser ses pieds sur le siège à côté de moi et là, je vois un magasin avec une vitrine, un autre magasin avec une vitrine, une porte cochère, un atelier sans vitrine, une autre porte cochère, un magasin avec vitrine, une entrée d’immeuble ouverte, un magasin avec une vitrine et encore un magasin avec une vitrine. C’est agaçant, hein ? J’aime bien énerver les gens, moi aussi. Un magasin avec…

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