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17 juillet 2013

cinq kilomètres à pied

Cinq kilomètres à pied, ça use, ça use… euh, non, cinq kilomètres à pied, ça sue, ça sue. Ce sont les mêmes lettres que dans « ça use, ça use » mais c’est plus crédible de dire que « ça sue, ça sue » parce que cinq kilomètres à pied, ça fait suer, c’est moi qui vous le dis. Mais je vais vous raconter tout ça par le début. J’ai commencé tranquillement, les premières centaines de mètres et devant moi, je voyais un couple qui se déchirait. Parce que la nana, elle était en totale addiction avec Plus belle la vie, la série fleuve de France 3. Elle ne vivait que pour ça, la regardait tous les soirs, la revoyait en DVS, achetait tous les produits dérivés et avait fini par délaisser son mari. Ou son conjoint. Ça ne change pas grand-chose. Mais moi, je m’en foutais un peu et le temps d’arriver au premier kilomètre et là, je me suis vu dans les eaux bleues d’une station balnéaire mexicaine. Rien à voir.

J’ai alors entamé mon deuxième kilomètre et là, j’ai un peu accéléré car il fallait bien passer aux choses sérieuses. J’étais là pour en suer, j’allais en suer. Et j’avais même déjà commencé, je voyais mes avant-bras qui luisaient et ce n’était pas parce qu’on m’avait oint d’une huile de massage, non, ce n’était que de la moiteur qui venait de moi. C’était plutôt joli, on aurait dit que j’avais pris des couleurs sur une plage. Et pendant ce temps-là, une nana, allemande, serveuse dans un bar de plage, au Mexique, était en train de se rendre compte que son ex l’avait rejoint et déjeuné là et du coup, elle a eu envie de le revoir mais quand elle l’a revu, elle a sursauté et elle semblait plutôt déconfite qu’heureuse. Et là, je me suis dit que si mon cœur battait la chamade, ce n’était pas d’émotion pour eux deux. Non.

Alors, j’ai commencé mon troisième kilomètre. J’ai un peu ralenti parce que de temps en temps, il faut faire jouer l’alternance, comme en politique. Alors, pendant que je reprenais un peu mon souffle, l’autre nana et son mec sortaient de chez un thérapeute, une espèce de psychologue de couple et il conseillait à la jeune femme d’oublier « Plus belle la vie » et de vivre la sienne, dans la réalité même si cette réalité lui faisait peur. Je suis sûr que ça leur a coûté un bon billet de cent juste pour s’entendre dire d’arrêter avec cette obsession de ce feuilleton. Franchement. J’ai préféré me concentrer sur ma marche rapide et je me suis même mis à battre des bras pour faire monter le cardio. Histoire de perdre un peu plus de calories. Mes sardines à l’orientale, hier soir, je ne les ai pas terminées car elles ne m’ont pas vraiment plu mais il fallait bien les éliminer. Malgré tout.

J’ai abordé le quatrième kilomètre en accélérant de nouveau. Parce que tant qu’à venir marcher, autant le faire à fond. C’est ça, il y a des coureurs de fond, moi, je suis un marcheur de fond. Mais pas plus de quarante-cinq minutes parce que, avec la canicule, il ne faut pas prendre de risque non plus. Et là, j’ai retrouvé le Mexique mais j’avais perdu le fil de l’histoire et là, j’ai vu que la serveuse était en train de renouer avec son ex, qu’elle lui avouait que finalement, elle n’était pas enceinte. « Pas encore », a-t-elle ajouté. Ce qui était une façon déguisée de lui dire qu’elle avait envie de baiser avec lui et si, au passage, elle pouvait se faire immaculer, ça serait une jolie conception. Au Mexique, ils sont un peu branchés catho et tout ce genre de Boutineries, paraît-il. Et pas que. Des Barjoteries, aussi. Alors, ils sont sans doute partis remplir le devoir conjugal retrouvé mais ça ne m’a fait ni froid. Parce que de toute façon, j’avais vachement chaud et ça ne venait pas d’eux.

Pour le cinquième kilomètre, j’ai fait comme d’habitude, j’ai réduit la vitesse, progressivement. De sept, sept, je suis descendu à sept pendant quelques minutes avant de passer à six, un pendant quelques autres minutes mais pas les mêmes. Et là, j’ai revu le jeune couple. La nana s’était débarrassée de tous ces objets « Plus belle la vie » et elle ne regardait plus la série qu’en différé sur son ordinateur. Et son couple avait repris du poil de la bite. Oui, oui, de la bite, vous avez bien lu. Et comme pour l’autre couple, au Mexique, encore un couple qui a dû se sauter dessus dès que la caméra avait l’objectif tourné. Et moi, je suis descendu à cinq, deux. Il ne me restait plus que deux ou trois centaines de mètres avant d’arriver au but que je m’étais fixé. Je transpirais à grosses gouttes. Tous les couples allaient bien dans le meilleur de leur monde. Dans le mien, je m’en foutais. Mais ça m’a permis de ne pas voir le temps passer. Et quand il ne m’a resté plus que cent mètres, je suis descendu au minimum, une marche avec des grands pas très lents, histoire de m’étirer avant de me tirer. Les autres, eux, ils se sont tirés. J’en avais décidément rien à fiche. Alors, je suis allé me doucher car j’avais beaucoup transpiré. C’était mon but. Je l’avais atteint. J’étais content de moi. 

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Commentaires
L
lou que se contento sa pas so que gagno, bis...<br /> <br /> toujours auto satisfait , continue et marche
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