spéculation cadeau

Avec les fêtes de Noël et même avec les Étrennes, ils sont évidemment légion celles et ceux qui pensent, qui savent déjà qu’ils vont revendre ce qu’ils vont recevoir de la part de leurs parents, de leurs grands-parents, de leurs oncles et tantes et peut-être même de leurs enfants, pour certains. Et ils sont nombreux qui n’attendent que ça. Qui espèrent recevoir des cadeaux qui auront une certaine valeur à la revente. Sur lesquels ils doivent déjà commencer à spéculer. « Combien je vais me faire ? »

C’est vrai, j’imagine très bien un jeune en train de calculer que « si mes parents lui offrent un truc de 150 euros, mes grands-parents maternels un truc de 100 euros et ma grand-mère paternelle un truc de 80 euros, ça lui fait déjà un total de plus de… Attends, 150 + 100… Euh… 5 + 0 = 150 et si j’ajoute 80, ça fait… Mettons un peu plus de 200 euros. Ce n’est pas lourd. Il faudrait que je demande à mamy de mettre un peu plus que 80 euros. Je vais lui demander qu’elle m’offre des écouteurs comme ceux que j’ai déjà… »

Et voilà, le gamin, il va se faire un peu plus de 300 euros (en plus, il ne sait pas compter) mais sa réflexion n’est pas terminée : « La boîte de chocolat de ma tante, je peux essayer de la revendre dès le jour-même mais là, je sais que ça n’ira pas loin. Mais si j’arrive à lui piquer un billet de 50, ça sera toujours ça de plus. Comme ça, je pourrai m’acheter cette nouvelle console de jeux que j’ai repérée mais que personne ne veut m’offrir parce que j’en ai déjà trois. Et que ça coûte trop cher, il paraît. Tu parles… »

En gros, moi, quand tous les ans, dès le 25 au soir, dans les infos télévisées, on nous raconte toujours les mêmes choses sur la revente immédiate des cadeaux du matin-même, ça me hérisse tous les poils et même ceux que je n’ai pas. Et je ne comprends pas pourquoi on ne leur donne pas directement de l’argent, à tous ces gens qui préfèrent revendre les présents qu’ils ont eus. Parce que dans tout ça, on oublie qu’il y a forcément une décote. On offre un cadeau de 150 euros, on ne peut pas le vendre au même prix.

Donc, le gamin, si moi je fais un total correct sans compter sa tante, il va avoir 330 euros de cadeaux car personne ne veut lui donner des billets pour la même somme et il ne va pouvoir les revendre que 300 euros au grand maximum et dans l’histoire, 30 euros vont disparaître. La belle affaire ! Ou alors, il faut que les choses soient clairement dites : « Dis-moi, Kévin, qu’est-ce que tu veux pour revendre, cette année, à Noël ? » ou « Quels sont les cadeaux que tu pourrais le plus facilement revendre, cette année, hein ? »