inventaire visuel
À ma toute gauche, sans tourner la tête, je peux apercevoir la porte d’entrée de la pièce mais aussi la grande plante et juste derrière elle, je devine les pieds d’un ou deux tabourets de bar. Sinon, la monture de ma paire de lunettes m’empêche de voir le reste. Sinon, en ramenant doucement mes yeux vers la droite, imperceptiblement, je peux apercevoir un bon morceau de la table de salle à manger et plusieurs chaises avec les assises grises ou rouges. Vers le haut, je devine le coin droit le plus élevé du grand miroir. Et un tout petit bout de la porte fenêtre de la cuisine, côté bas. Sinon, je vois beaucoup de parquet au sol. Et une table à repasser mais sans femme de ménage (déménage ?) ni à côté, ni devant, ni derrière et ni en-dessous (elle est tellement petite qu’on ne sait jamais, hein ?)
Si je continue de faire à peine tourner mes yeux vers la droite, je vois la première porte-fenêtre du séjour avec le canapé (provisoire) gris, quelques coussins posés dessus, ma tablette laissée sur l’accoudoir gauche et l’établi d’Alain, replié contre le mur côté terrasse. Au-dessus, déjà accrochée, la grande lithographie de Bonnefoit, cette femme lascivement allongée et, presque juste dessous, un radiateur. Tiens, j’avais oublié celui qui se trouve derrière la table à repasser. À la toute gauche de la deuxième porte-fenêtre du séjour, le premier fauteuil relax couleur caramel. Et sur la terrasse, j’aperçois un morceau du transat bleu-gris. Et quelques arbres, des toits, des cheminées, du ciel gris et des fenêtres en veux-tu, en voilà. À l’angle de la pièce, le meuble TV et tous les appareils.
En continuant sur ma droite, la platine-disques, le meuble bas noir avec le pot de buis, les deux éléphants noirs et un éclairage boule. Puis, contre moi, le plus bas de mes deux meubles de bureau. Et si je repars vers la gauche, toujours sans tourner la tête, juste les yeux, je vois le début du grand tapis marocain, la table basse avec des revues, des télécommandes, une paire de jumelles et de nouveau, le canapé (provisoire) gris mais aussi le deuxième fauteuil relax couleur caramel. Mon sac noir posé dedans. Et deux boîtes de Doliprane 500 en sachet. Et juste sous mon regard : mon bureau blanc, mon tapis de souris, ma souris, mon portable, mon mug, des revues, une deuxième paire de lunettes et encore plus près de moi : mes doigts sur le clavier, en train de retranscrire tout ce que je vois. C’est amusant de faire l’inventaire visuel de chez soi. Surtout quand on n’a rien d’autre à faire.
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