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23 août 2023

et soudain, Chantal se figea (2/2)

« Je ne sortirai pas indemne
De cet amour avec toi » 
Je n’avais pas tout de suite reconnu Hélène Ségara, dans la radio que le docteur Lamarre diffusait dans la salle d’attente et ça m’agaçait un peu car déjà que cette femme un peu grasse sentait fort mais si en plus, vous devez subir une radio commerciale en simili sourdine, comment voulez-vous vous concentrer sur votre propre lecture ?

De plus, je ne pouvais faire autrement que penser à cette pauvre Chantal. Je ne sais pas qui elle était, certainement un des personnages importants de ce roman. Mais je me suis dit qu'elle avait un sacré pouvoir,  pour que sa pétrification agisse ainsi sur la lectrice. Puis, la précision de la soudaineté dans l'action de se figer, m'a rendu perplexe. J'imaginais une Chantal, qui au contraire, prendrait tout son temps pour se figer, comme un lac de montagne, l'hiver. Non. Impossible, un humain ne peut pas se figer si lentement. Alors vraiment, le "soudain" était incongru.

 « Tous les mots d'amour
Que je sème tu ne les entends pas » 
Espérant trouver une vague réponse à ce début d’obsession, je décidai de jeter un coup d’œil en biais, comme négligemment, vers le livre de la grosse dame et je picorai une phrase au hasard en espérant savoir le pourquoi du comment pour Chantal.

« Chantal ramassa le montant de ce que l'étranger avait consommé. » 
Outre le verbe "ramasser" qui prend une esthétique toute particulière pour peu qu'on le conjugue, j'ai trouvé cette phrase d'une laideur sans nom. Mais j'étais content que Chantal se sente mieux. Elle devait être serveuse, vraisemblablement. Et j'étais rassuré que ses malheurs, quels qu'ils soient, lui aient permis de garder son boulot. Ouf ! Chantal pouvait aller faire les soldes, maintenant, avec son pourboire en poche ! 
Oui parce qu’en plus, en bruit de fond, venant de la rue Sainte Catherine, il y avait la foule des grands jours, comme tous les jours, finalement et ça aussi ça a tendance à m’énerver mais bon, je me devais de rester calme et le plus tolérant possible.

« Il y a trop de gens qui t'aiment
Qui tournent autour de toi » 
Le patient précédent venait de sortir, le docteur Lamarre passa la tête par l’entrebâillement de la porte de la salle d’attente et il me fit signe de venir le rejoindre. Je me suis levé, pas fâché de quitter ma voisine mais un peu contrarié de ne pas en savoir plus sur cette Chantal.

« Bonjour, Stéphane, qu’est-ce qui vous amène ? » 
« Bonjour docteur, ben voilà… » 
Et je suis entré dans son cabinet, il ferma la porte et j’allais enfin pouvoir parler de mes problèmes.

« Il y a trop de gens qui t’aiment… »

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Commentaires
M
La chose à retenir c’est que tu as la chance d’avoir un médecin traitant. Personnage en voie d’extinction, introuvable chez nous. J’espère que tu ne l’a consulter que pour une broutille.
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