et un raton laveur

Bon, même si on s’était dit qu’on prendrait notre temps, on a quand même dégagé 98% des cartons en quatre jours mais évidemment, il ne faut pas ouvrir certains placards qui ont été remplis à la je-t’en-fous. Non, je plaisante à peine à moitié (ça fait combien, précisément, à peine à moitié ?) car dans certains endroits, c’est correctement rangé. Et tout ça ne s’est pas réalisé sans mal : quelques moments d’énervement, d’autres d’incompréhension, deux ou trois engueulades, un « je retourne chez ma mère », un « je retourne chez ta mère), quelques litres de sueur, une tendinopathie du coude droit pour moi et beaucoup de « on fait, on défait, on refait, on redéfait et on re-refait. » Non, quand je dis « beaucoup », j’exagère à peine un peu plus qu’une larme (ça fait combien, « à peine un peu plus qu’une larme ? »

Il nous a manqué quelques bricoles, probablement pas perdues pendant le déménagement car on a toujours fini par les retrouver mais c’est curieux de voir comment sont certains d’entre le président et moi, à tout de suite s’angoisser et à s’énerver alors qu’il faut juste se poser et réfléchir et prendre un café et sortir faire un tour et revenir et réfléchir de nouveau et boire un verre d’eau et ranger autre chose et tomber par hasard sur ce qu’on avait perdu et qu’on cherchait désespérément. Et se dire qu’il y a plus malheureux que nous, nous n’avons eu que si peu de casse, jeudi dernier : un vieux bol dont on ne se serait plus depuis longtemps mais que nous gardions par habitude, bêtement et le verre du tableau de Claude que je préférais. Franchement, sur l’ensemble, c’est vraiment minime et ça ne faut pas la peine d’en parler.

Avec tout ça,  je suis content car j’ai pu ranger tout ce qui m’importait le plus : mes tulipes en bois (rapportées d’Amsterdam), mes petits bocaux de grains de café (ramassés aux Sables d’Olonne sur plusieurs années), mes livres préférés (liste sur demande), mes petits marins de la bibliothèque de ma chambre (souvenirs personnels), mon doudou préféré (qui n’a rien à voir avec celui de Mymy), mes robes de chambre (je n’en mets plus depuis plus de vingt ans), mes bouteilles fétiches (Coteaux du Layon, Prosecco rosé et champagnes divers), mes foulards, casquettes et chapeau de pluie (sortez couverts), mes compléments alimentaires (avec tous mes compléments), quelques 33 tours (dont un coffret), mes sous-vêtements préférés (et même les autres) mais pas de slip en cuir. Et quand même, j’ai failli oublier : un raton laveur.