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14 août 2023

toujours SDF

Je suis toujours SDF car comme nous sommes gracieusement hébergés chez le patron, en accord avec les chiens, nous prenons notre temps pour ranger le maximum de choses dans notre nouvel appartement et nous ne commencerons à y vivre vraiment que lorsque la chambre sera définitivement installée (le président doit faire le lit), une des deux salles d’eau opérationnelle et la télévision raccordée à la fibre. Sans ces éléments-là, je persiste à penser qu’on est bien, aussi, à Cabirol. Cabirol ? C’est chez le patron. C’est la maison du patron. Avec un jardin privatif, plusieurs niveaux et tout ça, en plein cœur de la ville, tout près de la mairie. Et franchement, pour des SDF, on n’a pas trop à se plaindre. Il y a pire. Déjà, on a un toit et même si la chambre est au premier étage, ça va, on n’est pas crevés à ce point.

En tout cas, je peux vous dire qu’on a mis le turbo parce que le déménagement officiel a eu lieu jeudi, nous sommes lundi matin et 97% des cartons ont été déballés et même déscotchés et même pliés et même déjà mis dans un local destiné au recyclage près du garage de la rue Ducru. Cette dernière précision n’a aucun intérêt mais j’avais envie de la donner. Donc, je peux vous dire qu’on a donné un sacré coup de collier parce que normalement, on devait prendre notre temps mais finalement, on se dit que plus tôt tout sera fini, plus tôt tout sera terminé voire achevé. Je sais, je donne dans le pléonasme mais crevé comme je suis, il ne faut pas m’en demander plus que ça. Je revendique un certain droit à la paresse. Même si, je dois vous l’avouer, je l’ai fait exprès, ce pléonasme car ça m’amuse beaucoup, ça.

En tant que SDF, j’ai même eu beaucoup de compassion pour tous ceux que j’ai pu croiser, ces derniers jours, dans les rues du centre-ville. Je leur ai même dit que je les comprenais vu que moi itou, je n’avais plus de chez moi officiel. Et même celui qui semble vivre dans sa voiture, un peu vieille et cabossée, par solidarité, je ne lui ai pas dit qu’il était stationné à un endroit non autorisé car je me dois de ne pas me moquer du malheur des autres surtout quand je connais peu ou prou les mêmes. Non, bien sûr, je plaisante. Mes malheurs sont très relatifs. Ça pourrait être pire. Aujourd’hui, par exemple, on va devoir aller dans un certain magasin suédois pour trouver des étagères et autres bricoles, quand je vous dis que j’ai tous la misère du monde sur moi. Ce n’est pas facile d’être SDF, maintenant, je le sais et je comprends ce que ça veut dire.

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