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19 décembre 2020

visite de courtoisie

Bonjour, il y a longtemps que je voulais venir te voir mais tu sais comment c’est, hein ? Le temps passe, on n’en a pas assez, de temps et puis, un confinement en chassant un autre, on se retrouve déjà en fin d’année et là, je me suis dit, Stéphane, vas-y, c’est le bon moment, l’approche de Noël et tout et tout pour rendre visite aux gens qu’on a un peu délaissés. Beaucoup délaissés. Mais tu sais, vraiment, je ne voulais pas venir t’embêter et comme tous les matins, je vais à Cabirol, les après-midis, je reste chez moi, j’obéis aux consignes sanitaires. Mais tu vois, là, je suis venu. Je t’ai apporté un bouquet de fleurs parce que les chocolats, je pense que pour toi, ça n’est pas conseillé. Ni conseillé ni raisonnable. N’oublions pas que tu as été très, très, très malade, avec la Covid 19, cette année.

Bon, c’est vrai, toi, tu l’as attrapé en avril, le virus. Au début, on a cru que tu avais une simple grippe mais il a fallu t’emmener aux urgences. Je sais, on n’avait pas le droit de te rendre visite, c’est pour ça que personne n’est venu te voir mais je te jure que si on avait pu, on l’aurait fait. En tout cas, moi. Après, toi, maintenant, on le sait, tu n’es plus contagieux. Bon, sans rire, comme tu as parfaitement respecté parfaitement les consignes imposées pour le deuxième confinement… Et pour le couvre-feu, je te fais confiance, déjà qu’avant tout ça, tu ne sortais quasiment jamais le soir… De toute façon, tout seul, tu ne peux pas sortir, donc… Ça va, sinon ? Le temps n’est pas trop long, ici ? Je sais, ma question est un peu idiote mais ce n’est pas facile de parler de tout et de rien. Pas si facile que ça, non, non.

Et tes voisins, comment ça se passe ? Ça a l’air calme, ici. Évidemment, on est loin des nuisances de ton ancien logement, quand tu avais ton studio dans la résidence pour personnes âgées et que dans l’immeuble mitoyen, il avait tous ces étudiants. La mixité, c’est ça, qu’ils avaient dit, les promoteurs. Tu parles, une belle connerie, oui. Maintenant, tu es mieux là, tu es au calme, personne pour t’empêcher de dormir, à la limite, tu n’as jamais été aussi bien. Toutes proportions gardées, bien sûr. Moi ? Ben, la routine, oui, c’est ça, la routine. Tu sais, j’ai une vie très banale, moi. Il est loin de le temps des lumières et des paillettes ! Je plaisante, tu me connais. Bon, tu sais, ça me fait plaisir d’être venu mais tu sais, moi, je ne suis pas un grand forcené des cimetières, alors, je vais y aller. À bientôt, hein ?

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