Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est écrit
19 juin 2023

proposer des frites ou donner des coups de pied dans les roses

Les enfants des autres, ce n’est pas toujours facile à supporter. Et même si j’en avais eu moi-même, je crois que j’aurais été capable de les trouver mal élevés. Je crois qu’on ne peut pas faire autrement que se sentir dépassé par les événements mais ça n’excuse pas tout. Il y a un minimum à faire et si on ne s’y prend pas assez tôt, je pense que c’est impossible de revenir en arrière. Tout ce qui est perdu dans l’éducation d’un enfant ne se rattrape jamais. Personnellement, j’ai toujours du mal avec les enfants braillards, capricieux et irrespectueux de tout. En revanche, je peux tomber en amitié avec les autres et autant vous dire que ça ne m’est pas souvent arrivé. Et si je ne parle que du tram, rares sont les gosses qui m’ont fait sourire ou qui m’ont ému. Sauf cette petite fille noire dans une poussette, l’autre jour, par exemple.

Elle était dans le couloir central au niveau d’une plate-forme, accompagnée de sa mère et de sa grande sœur, je suppose. Elle mangerait des frites dans un petit cornet et régulièrement, elle en proposait à sa sœur et elle battait des mains. Je me suis dit qu’elle était peut-être un peu handicapée mentale ou muette car je ne l’ai pas vue parler, ni rire, ni crier pendant plus de 5 minutes. Elle faisait au revoir à tous ceux qui descendaient du tram à chaque station. Et elle m’a aperçu, elle m’a proposé une frite alors que j’étais à plus de deux mètres d’elle, j’ai refusé, elle a continué de m’en tendre une et j’ai continué de lui dire non. J’ai souri et elle aussi. C’est alors qu’elle a commencé à parler à voix haute. Puis à crier. Je l’ai trouvée nettement plus sympathique quand elle était muette. Mais elle reste un bon souvenir pour moi, quand même.

Quant à l’autre, celui qui m’a passablement énervé, c’est en fin de journée, j’étais avec maman et le président, nous nous apprêtions à rentrer chez nous et je vois d’abord sa mère derrière une poussette avec un plus petit que celui qui traînait, après eux. Et le gamin, je le vois donner des coups de pied dans les massifs de roses, en bas de mon immeuble. Carrément dans les roses, même. Et là, je n’ai pas pu m’empêcher de crier : « Mais il est con, ce môme, ou quoi ? Il détruit les roses ! » Et forcément, sa mère m’a entendu « Vous avez traité mon fils de con ? » « Oui, il donne des coups de pied dans les roses. Il est très mal élevé. » Elle n’a pas aimé. Et là, j’ai vu que le gamin avait un bras avec une main en moins. Tant pis, ce qui est dit, est dit. Et on peut être handicapé et con. N’empêche qu’elle l’a vraiment mal fait, incapable de lui faire deux mains.

Publicité
Publicité
Commentaires
C'est écrit
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 199 399
Archives
C'est écrit
Publicité