à l'isolement

Quand j’en ai parlé à Guillaume, mon pharmacien préféré, l’autre jour, il a souri. Il m’a même dit que je faisais partie des rares à ne jamais l’avoir attrapée, la Covid. Peut-être même que j’étais le seul, en France. Et ça m’a fait rosir de plaisir car j’aime bien être le seul, l’unique. Celui qu’on ne peut pas faire autrement que le distinguer. Être sur la plus haute marche du podium. Mais outre la gloire que j’aurais pu en tirer, si j’avais été vaniteux, je n’y ai rien gagné et ça tombe bien parce que je ne suis pas quelqu’un de vénal, l’argent ne m’intéresse pas. Surtout quand c’est pour des sommes à moins de cinq chiffres. Mais bon, il m’a félicité, Guillaume et ça me l’a rendu encore plus sympathique. Et je l’aimais vraiment bien avant les compliments qu’il m’a faits. Je n’ai pas forcément besoin qu’on me flatte pour aimer.

Quoiqu’il en soit, le lendemain, quand j’ai consulté l’associée de mon toubib pour cette fièvre de cheval (je n’ai pas l’habitude d’en avoir, de la température et là, je peux vous dire que je l’ai sentie passer) et qu’elle m’a fait un test qui s’est avéré positif et pas qu’un peu, je me suis dit que soit Guillaume ne me l’a pas fait correctement (il m’avait bien prévenu qu’il était très doux et moi, je lui avais répondu que j’étais très yeah – doux yeah), soit il aura fallu un jour de fébrilité de plus pour que la toubib me le fasse plus longuement et plus profondément (j’ai nettement moins aimé son doigté à elle) pour que ça y est, je sois officiellement contaminé et obligé de m’isoler et que je doive prévenir les gens que j’ai croisés ces derniers jours car, en tant que cas contacts, ils sont peut-être positifs, eux aussi, les pauvres.

Et là, je me dis que la vie n’est pas toujours très juste mais pas forcément injuste pour autant. Oui, je devais être tout seul pour plusieurs jours à partir de ce week-end (le président est parti dans un gîte avec son cousin et une de ses cousines – une réunion de vieux cousins, en gros) pour que je tombe malade et que je ne puisse pas assurer ce que j’avais prévu : à boire et à manger pour la soirée que j’avais organisée avec tous les officiers de la 70^ème brigade d’infanterie de Bordeaux et surtout, les danseuses nues du Diamant Rose qui elles-mêmes devaient faire venir quelques chippendales parce qu’il en faut pour tous les goûts. Ça fait suer. Comme si j’avais besoin de ça, en ce moment, de suer. Mais le bon côté de la chose, c’est que je n’ai pas besoin de m’isoler du président puisqu’il est parti quelques jours en vacances.

Comments

[jany]

Pas été contaminée, mais je ne me fais pas trop d’illusions…difficile d’y échapper je pense.

[Mymy]

Bienvenue au club, en espérant que tu ne sois pas trop malade, et que tu n’étais pas déjà contagieux quand le président est parti pour sa réunion de famille. Les retrouvailles pourraient se transformer en hécatombe !

Bon rétablissement 😘