d’un château à l’autre
Mymy m’a demandé dans quel château j’aimerais aller quand j’irai lui rendre visite dans deux semaines. J’avoue que j’ai été un peu pris au dépourvu car je n’ai pas su quoi répondre. Il faut savoir que je ne connais quasiment rien de l’Essonne et c’est la même chose pour Dourdan, où elle habite. Il me semble juste avoir entendu dire que Dourdan est une ville plutôt jolie et comme je ne sais pas ce qu’il y a aux alentours, je ne sais trop où nous pourrions aller. J’ai regardé sur Internet et j’ai vu que dans un périmètre assez raisonnable de chez elle, il y en a plein des châteaux. Nous n’avons que l’embarras du choix. Ou alors, nous pourrions aussi aller passer une journée à Paris et marcher dans les rues, au hasard. Au pif. Comme je ne viens plus beaucoup ni souvent dans notre capitale, non…
En même temps, je ne sais pas si pendant les deux jours pleins que je vais passer avec Mymy, je ne sais pas si j’ai envie de la grande ville. Je pense que la campagne me fera plus de bien. Je pourrai toujours revenir une autre fois à Paris. Quand la situation sanitaire sera devenue la plus normale possible. Ou alors, je pourrais y aller avec ma sœur… Non, là, j’ai bien entendu parler du château dans lequel ont vécu Elsa Triolet et Aragon mais c’est à Saint-Arnoult en Yvelines, je crois et c’est peut-être trop loin. Et peut-être que ça n’en vaut pas tant la peine que ça. On peut être un grand poète et ne pas être passionnant dans sa vie personnelle, privée, quotidienne. Mais si on n’essaie pas, ne prend-on pas aussi le risque de passer à côté de quelque chose de franchement intéressant ?
Ou alors, si Mymy a moyen de me dénicher certains coins, ça pourrait me surprendre et me faire super plaisir. Je ne sais pas moi, par exemple, si elle sait où trouver un château en Espagne, je suis preneur. Comme si moi aussi, j’attendais Bojangles. Ou encore, pourquoi pas un château de sable que nous regarderions se faire manger les fondations par les vagues d’une marée montante. Ça nous apprendrait le côté éphémère de toute chose. Ou enfin, pourquoi pas un château avec un donjon et un prince charmant qui pourrait venir en même temps que nous et qui nous demanderait s’il n’y a pas une belle à réveiller, dans une chambre perchée. Une belle à réveiller ? Non, pas à notre connaissance, lui répondrions-nous. Et un beau dormant ? Ah non, je suis désolé, je suis bien réveillé, moi.
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