aqua bon

Au même moment, ma mère et moi, ce matin, nous sommes allés à la piscine et nous aurions pu nous croiser au hasard d’une ligne d’eau si nous n’avions pas été séparés par 200 kilomètres. Comment ? Une piscine de 200 kilomètres de long ? Mais c’est la mer dont on parle, ici. Non, je parle de ma mère, tout simplement. Enfin, de ma mère, quoi.

Oui, parce que ça m’a pris en début de semaine, d’aller m’inscrire à la piscine Tissot, à Bordeaux Bacalan. Et avec la même carte, je peux aller aussi dans deux autres piscines de la ville : Grand Parc-Jean Boiteux et Judaïque. L’offre est intéressante et large. Mais moi, je ne demande pas grand-chose. Juste de quoi faire quelques longueurs, au moins une fois par semaine.

Et j’ai commencé ce matin, à 10h30, en revenant du boulot. Mais alors que je pensais y rester une petite heure, j’en suis reparti crevé au bout d’une grosse demi-heure. Parce qu’il y longtemps que je n’ai pas nagé dans une piscine digne de ce nom, une vraie piscine avec une longueur supérieure à 10 mètres comme chez le patron, à Biscarrosse.

C’est déjà bien, 10 mètres mais quand on va dans une piscine grand format, on est surpris de manquer de souffle, comme moi ce matin, quand on a déjà fait plusieurs longueurs. Alors, au bout de 6, je me suis dit que j’allais faire une pause dans le petit bassin et faire quelques abdos avant de repartir faire 4 longueurs de plus. Sauf que là…

Sauf que là, je n’ai vraiment pas pu aller au-delà. J’étais crevé, à bout de forces. Et je me suis rassuré en me disant que pour une première, ce n’était pas si mal. 10 longueurs de 50 mètres, ça fait bien cinq cents mètres, si je ne m’abuse ? J’étais quand même assez content de moi, malgré tout. Sauf que revenu chez moi, je n’en suis pas revenu, justement.

Je n’en suis pas revenu de découvrir qu’elle ne faisait que 25 mètres, la piscine et là, ça m’a mis un coup sur la tête et comme je n’avais plus mon bonnet, ça m’a beaucoup décontenancé pour ne pas dire déçu. Je n’aurais fait que 250 mètres et j’ai abdiqué sans avoir le courage d’aller plus loin ? Mais c’est minable ! J’ai réagi comme un vieux. Je suis nul de chez nul.

Bon, ben tant pis, la prochaine fois, j’essaierai d’en faire douze ou quatorze, des longueurs. Il faut quand même accepter que je n’ai quasiment jamais nagé comme ça, sur la durée. Et que je n’ai plus vingt ans sauf dans ma tête. Et que je m’étais levé à 3h pour aller travailler. Et toute la semaine. Et donc, forcément… Non, en fait, c’est déjà bien. Ou pas si mal que ça.