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4 février 2015

mucus et bouche cousue

Après deux semaines de voiture pour aller travailler suite aux nouveaux mauvais horaires du tram pour aller sur la rive droite, j’ai repris mes vieilles habitudes hier matin. Je me suis levé comme avant bien que je me doutais plus que fortement que ça ne servait à rien puisque la première rame passe désormais plus de trente minutes après l’horaire d’avant. Jusqu’à cette fin janvier où des nouveaux terminus ont été ouverts aux usagers. Et du coup, on ne peut commencer à travailler que plus tard, mais ça, on s’en fout dans les hautes sphères des transports en commun de Bordeaux Agglomération. En plus, on ne doit plus dire Cub, alors, on fait ce qu’on peut.

Hier matin, donc, je vois que finalement, le tram est prévu dix minutes plus tôt que ce que je craignais et comme j’étais déjà fin prêt, je suis descendu sur le quai et j’ai patienté dans le froid et la pénombre de cette fin de nuit hivernale. Là, peu de temps après, un jeune mec est passé et sans vouloir faire un délit de faciès, il m’a fait penser à ces loulous de banlieue, ces faux durs qui se prennent pour des chênes alors qu’ils ne sont que des glands et des glandeurs. Mais là, seul sur mon quai, je l’ai laissé s’approcher en faisant comme si je ne le voyais pas. Mais la curiosité a été la plus forte, surtout quand je l’ai senti ralentir à mon niveau.

J’ai levé les yeux, j’ai croisé les siens et il a haussé les épaules en faisant une espèce de pfllt avec sa bouche et il a craché par terre, juste à un ou deux centimètres de ma chaussure droite. Je pense qu’il a raté son coup, le nul mais je n’ai pas osé lui dire. Il a visé à côté. Il doit être du genre à faire pipi à côté de la cuvette, ce crétin. Mais je n’ai pas non plus répliqué. J’ai choisi de ne rien dire et de me draper dans ma dignité immobile, comme si je n’avais rien vu ni entendu. Comme si de rien n’était alors que je frisais l’apoplexie dans mon for le plus intérieur. Encore un qu’on devrait rendre volontaire pour un service civil de vingt ans, tiens !

Je suis monté dans le tram qui arrive et me suis installé sur un siège faisant partie d’un carré séparé d’un autre carré par le couloir. J’ai sorti le livre que j’ai en cours et j’ai commencé à m’évader. Avec vingt minutes, environ, devant moi, ça me laisse un peu de temps pour me changer les idées avant de me mettre à bosser. Sauf qu’à Bourgogne, plusieurs personnes sont montées dont un mec d’allure pas très nette, qui est venu à côté de moi et manifestement, avec ma grosse doudoune d’hiver et le fait qu’il aime prendre ses aises, je le gênais et il me le faisais sentir de son bras gauche. En plus, il a tout de suite mis ses pieds sur le siège en face de lui. J’ai encore fait preuve d’abnégation.

À Stalingrad, de l’autre côté du Pont de Pierre, le tram s’est un peu vidé et le carré à côté du mien s’est libéré, il y est allé, reprenant toutes ses aises : les pieds sur le siège en face de lui, toussant et se raclant la gorge de façon un peu outrancière. Mais le pire, c’est le nombre de crachats par terre qu’il a pu faire le temps de trois stations avant qu’il ne descende. Ça me dégoûtait et ça m’empêchait de lire. Et je me suis dit que si ça se trouvait, c’était la journée nationale, voire mondiale, du crachat. Et je n’en savais rien. Et peut-être même que les cracheurs avaient le droit de voyager sans billet. Les heureux. Les bienheureux. Les cons, quoi !

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