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13 octobre 2014

être une femme

Je ne saurai jamais, évidemment, si j’aurais aimé être une femme mais si j’avais pu l’imaginer, reste à savoir dans quelles conditions, ou plutôt, pour quelles raisons, j’aurais aimé en être une. Qu’est-ce que ça aurait pu m’apporter de différent, de fondamentalement différent de ma vie actuelle. On va passer tout de suite sur tout ce qui touche au sexe et à la sexualité car, bien sûr, c’est le genre de réponse si courante et manquant tellement de recul que ça ne vaut pas la peine d’en parler.

Si j’avais pu être une femme, même pour une période courte, je ne sais pas ce que j’aurais préféré ressentir. Certainement pas forcément la grossesse ni l’accouchement ou alors, il aurait fallu que je ne sois pas une femme aussi douillette que je peux l’être en tant que mec. À la limite, j’aurais pu aimer savoir ce que ça faisait de sentir un bébé bouger dans mon ventre mais juste ça, juste quelques minutes, je ne veux pas du reste, des nausées, des ballonnements, des contractions et tout le toutim.

Si j’avais pu être une femme, je ne sais pas si j’aurais aimé être élevée dans l’optique, pas obligatoirement flagrant, de plaire. C’est un peu l’image que j’ai des petites filles à qui on apprend très, très vite à être la plus belle, à mettre des colifichets de pacotille quand elles sont enfants puis de plus en plus beaux quand elles grandissent. Je ne sais pas si j’aurais aimé tout faire pour qu’on se retourne sur moi : habillement, maquillage, coiffure, allure et démarche.  

Si j’avais pu être une femme, je pense que j’aurais pu aimer certains aspects de leur vie, des choses qui leur sont typiques mais en même temps que j’écris ça, je n’en ai aucune de véritablement claire qui me vient à l’esprit. Dans ma tête, c’est un peu confus mais je pense que j’aurais aimé faire partie de cette… comment dire… de cette moitié du genre humain parce qu’il me semble que quelque chose les relie toutes, quelque chose que nous ignorons, nous les mecs.

Et cet après-midi, au Grand Théâtre, en assistant au ballet Carmen de Dada Masilo, ça m’est venu comme une fulgurance. Si j’avais été une femme, si j’avais la possibilité d’être une femme, je sais maintenant pourquoi j’aurais aimé en être une. J’aurais aimé être portée dans les airs par mon partenaire. J’aurais été une grande danseuse, toute en légèreté. Et alors, j’aurais pu imaginer ce que ça ferait d’être un homme et de porter ma partenaire. Et ça m’aurait beaucoup travaillé.

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