j'avais dit "peu de décorations"

Moi, ça fait des années que je ne fais aucune décoration pour les fêtes de Noël et du Nouvel An. La seule chose que je m’autorise, c’est de préparer mon propre foie gras (non pas une terrine avec mon propre foie mais une avec un foie que je (mi)cuis moi-même – en aucun cas, je ne veux évoquer quelque stéatose que ce soit en ce qui me concerne ou en ce qui me concernerait) mais c’est tout. Et bien sûr, aucun sapin, aucun papier cadeau, aucun bolduc, aucune guirlande électrique, aucune bougie, rien, non, rien de rien, non, je ne regrette rien. Sauf que cette année, à la demande expresse de quelqu’un à qui je n’ai rien pu refuser (et à qui je ne peux rien refuser), Helmut, le berger, pour ne pas le nommer, j’ai accepté qu’il y ait un minimum de choses dans mon appartement, au niveau de mon bureau, dans le coin du séjour.

Oui, parce que chez moi, à la différence du président qui a un bureau (une chambre, à l’origine) d’une dizaine de mètres carrés, moi, je n’ai qu’un tout petit coin, en entrant dans le séjour, de deux ou trois mètres carrés mais avec vue sur la terrasse – et toc !) et c’est le seul endroit où j’ai accepté de faire des concessions, de faire des compromis pour ne pas froisser mes réfugiés (les santons et les décorations de Noël que j’ai hébergés depuis près de deux mois, maintenant) et croyez-moi que ça m’a coûté car s’il n’en avait tenu qu’à moi, il n’y aurait rien au. Rien, nada, que tchi. Mais là, que voulez-vous, je suis un mec facile et devant l’air désolé d’Helmut, quand je lui ai dit que je ne voulais rien, j’ai bien dû céder. Ça m’apprendra à être si capable de mansuétude. Non pas que j’aie à pardonner quoi que ce soit mais bon…

Donc, pour résumer et tant pis si tout le monde le sait déjà, je ne décore pas mon appartement pour Noël, vu que je ne le fête pas, Noël. Ni pour le Nouvel An même si là, j’essaie malgré tout de tenir jusqu’à minuit. Et si sur la photo ci-dessous, qui représente derrière mon bureau, contre le mur, je ne figure pas moi-même c’est que je n’ai pas su, c’est que je n’ai pas pu m’y résoudre à faire partie de ce que j’appelle une mascarade. Heureusement, Helmut (qui est sur la photo, il me semble) ne m’en veut pas d’avoir des mots si forts car comme j’ai cédé à sa demande… Bon, OK, j’ai aussi dit oui pour un sapin mais comme je les ai laissés décider pour choisir quelques babioles, à mes réfugiés... En tout cas, voilà le travail. J’ai échappé au pire. Ils auraient pu surcharger mon coin de bureau mais ils ont respecté mon besoin de sobriété. Tant mieux.