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13 avril 2023

je me demande pourquoi revenir vers moi

Ça fait six mois. Qu’est-ce qui t’a donné envie de revenir vers moi ? Un regret ? Un remords ? Un espoir, peut-être. Ou une désespérance. Probablement un peu de tout ça à la fois. De mon côté, de la curiosité et de l’étonnement. Une fois l’effet de surprise passé, plein de questions. Et si ce n’était qu’un faux retour comme il y a tant de faux adieux. Et si tout n’était qu’une vaste confusion, est-ce que ça me rendrait encore plus triste ?  Tant d’interrogations pour se faire plus de mal que de bien, en vérité. Oui, en vérité, je vous le dis, je dois avoir un talent certain pour m’auto-flageller. Je ne dois pas savoir vivre sans me sentir un peu beaucoup malheureux. C’est une de mes rares certitudes. Je me souviens quand j’étais plus jeune, au siècle dernier, en particulier, j’avais tendance à beaucoup aimer dans le vide.

Oui, c’est exactement ça, aimer dans le vide. Mais justement, si ça n’avait pas été unilatéral, je n’aurais certainement jamais écrit de poésie parce que c’est précisément parce que je me sentais tout seul à aimer si fort que j’ai eu besoin de coucher tout ça sur du papier. À l’époque, je n’avais pas d’ordinateur. Et je n’avais pas d’arthrose aux doigts (entre autres.) Bref, ce sentiment de ne pas être compris (parce que je ne dis pas non plus les choses clairement), ça me fait encore plus douter de moi. Je sais que tout ça est très introspectif et très égotique mais ça fait tellement partie de moi, ça aussi. Peut-être le seul moment où je m’accepte, où je suis capable de m’accepter sans hésitation, c’est quand je ne suis sûr de rien. Je suis comme Tarzan (sauf le physique), je saute de paradoxe en paradoxe comme lui, de liane en liane.

En tout cas, toi, je me demande pourquoi tu as eu envie de revenir vers moi. Ça me travaille beaucoup, j’y pense tous les jours alors que je recommence à faire le mort. Oui, c’est ça, refaire le mort. Comme si de rien n’était. Comme si tu n’existais pas. Comme si je n’existais pas. Comme si nous n’existions plus. Comme un souffle avait fait s’envoler tous les akènes à aigrettes d’un pissenlit. Je sème à tout vent. Je t’aime à tout va. Et tout s’en va et tout revient. L’éternel retour, même le tien. Parce que tu m’as proposé de revenir vers moi et moi, ça m’a tellement surpris que je suis toujours incapable de prendre la moindre décision. Si ce n’est celle d’attendre. Et de retrouver une posture que j’ai bien souvent pratiquée, plus jeune : celle de l’autruche. Voilà, c’est ça, je vais faire l’autruche et attendre. Que tu reviennes vers moi.

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