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26 mars 2022

brise marine

Comme une envie de poésie après mon séjour à Dourdan. Comme une envie d’Aragon qui chante Elsa. Comme une envie de Prévert et de Mallarmé. La facilité, ça aurait été  de présenter un poème de Louis mais je préfère en offrir un de Stéphane car, outre qu’il est Mallarmé, il est mal aimé ou « pas assez aimé » car méconnu ou mal connu.

Brise marine

La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend,
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture
Lève l'ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !

Stéphane Mallarmé.

Poésies (1887)

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