changer la vie en rose

L’autre mardi, après être allé voir mon père avec ma mère et le président, j’ai eu besoin de me changer les idées et d’occuper mon esprit dans un défi un peu inutile. Je peux vous dire que ça a bien fonctionné parce que pendant que chacun vaquait à ses occupations : ma mère, à jouer sur son ordinateur et le président, à faire des mots-croisés, moi, je me suis fait la vie en rose. Il y a un moment que je cherchais un texte, un poème ou une chanson qui soit suffisamment universel pour que je puisse le manipuler, le tordre dans tous les sens sans qu’on ne puisse pas le reconnaître. Mais si j’ai refait la vie en rose, c’était principalement pour moi. Et pour le plaisir de la contrainte intellectuelle et du travail effectué. Oui, parce que j’aime me fixer des formes de discipline quand j’écris.

Et donc, j’ai changé la vie en rose. J’ai refait la chanson en deux versions, l’une sans une seule fois la voyelle «’a’ et l’autre, sans une seule fois la voyelle ‘o’ et même si j’étais assez content de moi, je me suis dit que ça ne valait peut-être pas la peine de publier mes deux résultats ici. Je voudrais donc juste dire que je l’ai fait, que ça existe et que ça peut être disponible si vraiment quelqu’un souhaitait lire ce que j’ai pondu, ça reste possible si ce n’est que je n’en vois pas l’intérêt. Si vous voulez le fond de ma pensée, je trouve que les correspondances entre les textes manipulés sans ‘a’ puis, sans ‘o’, ça ressemble tellement aux paroles d’origine (je vous rappelle au passage qu’elles sont d’Édith Piaf elle-même et d’ailleurs, pour signer sans ‘a’, ça pourrait faire Édith Corneille et sans ‘o’, Édith Mésange mais bon…)

Maintenant, j’aimerais bien réécrire les Droits de l’Homme et du Citoyen sans une seule fois la lettre ‘e’ mais je ferai ça quand j’aurai vraiment du temps (quand je serai hospitalisé ou quand je serai reconfiné, par exemple) ou quand je m’ennuierai (ce qui ne m’arrive pas souvent, voire jamais) et bon, l’avenir nous dira si certains de ce genre de projets que j’ai en tête verront le jour. Pour l’heure, je me dis que déjà, je pourrais écrire un billet sans une seule fois la lettre ‘o’ mais pour ça, il faudrait savoir de quoi je pourrais parler pour que ça puisse être crédible, d’une part et pour que ça puisse se devenir sans être trop ostentatoire, d’autre part. Nous n’en sommes pas encore là. Ou alors, je ne m’en suis pas auto-rendu compte. Pour l’instant, ce que je peux proposer de mieux, c’est juste de bâiller.