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15 juillet 2021

l'isolement (23 jours après)

C’était il y a vingt-trois jours, j’ai fêté, nous avons fêté le trois-millième billet de ce blog. Je ne sais pas ce qui s’est passé (ou alors, je ne le sais que trop parce que je ne veux pas voir la vérité en face) mais quelque chose me fait de la peine. Je ne vais pas m’étaler sur ce sujet car je suis pudique (même si je parle beaucoup de moi, ici – et même si souvent, ce n’est pas tout à fait la vérité toute nue, elle garde toujours au minimum un sous-vêtement) mais j’ai des vers de Lamartine en tête, en ce moment : « Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne / Au coucher du soleil, tristement je m’assieds / Je promène au hasard mes regards sur la plaine / Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds. » Après les confinements successifs, l’isolement. Il ne me manque plus qu’une camisole de force et comme ça, je serai tout à fait dans le ton.

Je serai dans le costume adéquat, celui de la folie qui m’habite depuis que j’ai le manque de toi. Bien sûr que j’exagère, je ne pourrai jamais prétendre passer pour un poète si je n’ai pas le sens de la démesure. Ni celui du mélodrame. Mais tu sais, si je fanfaronne, c’est donner le change car au fond de moi, là, je n’aspirerais qu’à m’isoler comme dans le poème de Lamartine. Faire contre mauvaise fortune, bon cœur. La formule est sans doute un peu usée mais tant pis, elle sera mienne, au moins le temps de le dire parce qu’y penser un peu, beaucoup, passionnément, ça semble ne pas me suffire. Ai-je du chagrin ? Je ne répondrai qu’en présence de mon avocat. De colline en colline en vain portant ma vue / Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant / Je parcours tous les points de l’immense étendue / Et je dis : « Nulle part le bonheur ne m’attend. »

Ça ne m’empêche pas de vivre. Et je me dis que je l’ai peut-être cherché. Il y a longtemps que je ne m’étais pas rendu malheureux. Plus jeune, nettement plus jeune, j’avais un certain talent pour ça. Ça ne m’empêche pas de parler, d’écrire, de sourire, de chantonner, de rire mais quelque part, le cœur n’y est pas totalement. Il y sera de nouveau bientôt, j’ai confiance, on se remet toujours d’une peine et on se relève toujours quand on tombe. Ou presque toujours. Je vais me redresser, je le sais même si je me pose plein de questions : « Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières / Vains objets dont pour moi le charme est envolé ? / Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères / Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Demain sera un autre jour. Et après-demain encore un autre, différent même si toujours un peu pareil au même. Hélas.

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