assurance dépendance
J’ai signé le contrat hier matin, à 11h27. Mais il ne prendra effet qu’à partir d’aujourd’hui, le lendemain d’hier. Et donc, là, en ce 2 juin 2021, je suis officiellement souscripteur d’une assurance dépendance pour s’il m’arrive une tuile et que je doive être placé dans un établissement spécialisé ou que j’aie besoin d’aides à domicile pour me lever, me faire la toilette (en bas compris), m’habiller, me préparer et m’aider à manger, m’accompagner dans des sorties utiles ou agréables : « Un petit tour dans le jardin de la mairie, monsieur Stéphane ? Hein ? Il fait beau et on va voir plein de pigeons, ça va vous sortir de chez vous ! Hein ? Allez, on va s’habiller et on va y aller parce que la fraîcheur risque d’arriver vite et ce n’est pas le moment qu’on tombe malade, en plus, hein ? Hein, hein ? »
Oui, parce que, en plus, j’aurai du mal à parler, peut-être. Alors voilà, comme ça, il faut que j’attende un an pour que s’il m’arrivait une tuile de ce genre, je puisse toucher une rente qui serait de 1000 ou de 2000 euros en fonction du niveau de ma dépendance. Un délai de carence, on appelle ça. « Hein ? » Enfin quoiqu’il en soit, il fallait que je le fasse car quand je vois comment les choses se sont accélérées pour mon père, je ne veux pas que ça m’arrive à moi. Je ne parle pas que de la dépendance mais aussi des soucis financiers de la chose. Le revers de la médaille, si je puis dire. Et donc, à partir du 1er juillet 2022, je pourrai être subitement tributaire d’une ou plusieurs personnes pour m’aider à vivre, j’aurai de quoi payer. « Hein ? » Si, si, ça va largement me permettre de payer.
La signature du contrat n’a pas été sans un peu de stress car comme j’ai très mal aux doigts à cause de mon arthrose, au moment de remplir le questionnaire médical, j’ai répondu que je n’avais aucun signe de maladie qui pourrait me rendre dépendant, ce qui est vrai même si mon pouce droit me sert de moins en moins. Néanmoins et nonobstant, quand il a fallu parafer et signer les pages du contrat, et en deux exemplaires, je vous prie, je ne vous cache pas que j’ai eu du mal parce que je suis droitier et que j’ai failli dire « aïe » à plusieurs reprises mais j’ai réussi à bien me contenir. Le monsieur en face de moi n’a rien vu. De toute façon, lui, ce qui lui importait, c’était que je signe. Il s’en foutait de savoir si ça me faisait physiquement mal. En tout cas, c’est une bonne chose de faite, non ? « Hein ? »