occupation terrassière (billet contaminé au Covid 19)

Bon, hier, c’était la dernière après-midi de soleil avant jeudi prochain puisque dans les quatre prochains jours, nous ne devrions avoir que de la pluie. Nous ne devrions recevoir que de la pluie. Être envahi de nuages épais et lourds comme si le confinement n’était pas assez une punition en soi, avec ce temps maussade, comme si nous allions devoir supporter une double peine. Alors, hier, j’ai profité de ce soleil, ma foi plutôt chaud, et j’ai pris de l’avance sur la suite des événements météo.

Mais je n’ai pas réussi à lire. J’étais encore un peu ballonné et quand je me suis dit que je pourrais peut-être fermer les yeux pour tenter une sieste, courte ou longue, ma raison m’a dit que ce n’était pas une si bonne idée que ça, qu’il valait mieux que je me garde pour la nuit à venir. Alors, j’ai regardé autour de moi. Mais dans le ciel, hormis de plus en plus de nuages blancs, j’avais peu de choses à observer. Et j’ai donc décidé d’arrêter de prendre de la hauteur, j’ai regardé par terre.

À mes pieds : des dalles. Je les ai nettoyées la semaine dernière avec une brosse à pression dont je ne dirai pas la marque car après tout, ça ne me rapporterait rien. Si encore, mais passons… Bref, des dalles. D’où je suis, je peux en compter : deux, quatre, six, huit et une qui font neuf. Donc, neuf dalles dans la largeur. Ou la longueur, ça dépend de quel côté on se place. Dans l’autre sens, tiens, ça sera un bon moyen de savoir si notre terrasse est un carré parfait. Alors, voyons, que je me tourne.

Deux, quatre, six, nuit, dix et zéro qui font dix. Attendez, je recompte, au cas où je me serais trompé. Tout à l’heure, j’avais bien : deux, quatre, six, huit et une qui font neuf. Et là, deux, quatre, six, huit, dix et j’ai bien zéro en plus, ce qui fait bien dix. En même temps, je ne sais pas pourquoi je compte les dalles par deux puisqu’il n’y en a pas beaucoup. Je commence : un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, et une qui font neuf. Bon, là, dans la largeur, j’en valide neuf. Et reprenons dans l’autre sens :

Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix et zéro qui font dix. Donc, elle n’est pas carrée, ma terrasse. Elle n’est pas parfaite et ça me convient quand même parce que si on ne compte pas la rangée de dalles sous les grandes jardinières au fond, c’est comme si j’avais un carré de neuf par neuf. Donc, finalement, c’est très bien comme ça. Je crois que ça m’a bien occupé pendant au moins sept minutes, tout ça. Je n’ai pas pu continuer parce que soudain, il s’est mis à pleuvoir. Tant pis.