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2 juin 2018

le sixième jour

Ça y est, cette première semaine de reprise est passée. Enfin terminée. Étonnamment (mais pas tant que ça), je l’ai trouvée interminable et plus minable qu’inter, même. Elle fut pleine de lourdeurs et de lenteurs. Je m’en étais un peu douté, avant qu’elle n’arrive, mais pas à ce point-là. Sans doute que j’ai de plus en plus de mal à accepter tout ça avec le temps qui passe. Avec l’âge qui ne sait rien faire d’autre qu’avancer. Inexorablement. Comme s’il n’aimait que ça. Ça doit être un peu bizarre de ne pas se servir de la marche arrière, de ne pas savoir reculer. Prendre du recul, même. C’est ça, le temps, un handicapé qui ne sait qu’avancer et rien d’autre.

M’en fout la vie et m’en fout la mort si on ne peut pas suspendre le vol du passé, présent, futur. Ça, ça serait un véritable progrès mais qu’on ne se méprenne pas sur mes intentions, je n’ai aucun penchant pour quelque éternité que ce soit, bien au contraire. Je ne suis pas fait pour rempiler sans cesse et rester impuissant dans un monde qui ne sera jamais celui que j’aime car, comme tout fout le camp avec ce satané temps qui passe, qui passe, qui passe… ad libitum. Oui, c’est sûr. Jusqu’à ce qu’on n’en puisse plus. Jusqu’à ce que mort s’en suive. Qu’on en crève d’en avoir trop bouffé, des minutes, des heures, des jours, des semaines, des mois et des années.

Le premier jour de cette semaine, ça a été comme une douche froide en plein hiver. J’ai tenté de me prendre pour Dieu en voulant recréer mon monde mais je me suis heurté à celui des autres, de tous les autres. Avec une notion d’incompatibilité assez évidente. Donc, je ne suis pas Dieu car si j’avais été lui, déjà, ça aurait prouvé qu’il existe et j’aurais peut-être fait preuve d’un peu plus de tolérance. Ou alors, je me serais mis le doigt dans l’œil et ça aurait été ballot. Mais bon, on peut se prendre pour Dieu juste le temps de reprendre une vie active après deux semaines de vacances. J’ai travaillé le premier jour. Mais pas que, le deuxième et le troisième jour aussi.

À chaque matin suffisant sa peine, autant vous dire que les miennes ont failli me faire rebrousser chemin. Se faire porte pâle. Ça a été mon premier rêve à chaque fois que le réveil a sonné pour me rappeler à l’ordre. « Tu n’es pas là pour prendre du bon temps, allez, debout et plus vite que ça ! » Et moi, contre mauvaise fortune bon cœur, bon petit soldat sans fusil mais sans fleur aussi, je me suis levé et j’y suis allé. Et le quatrième jour et le cinquième jour également. Et j’ai courbé le dos et j’ai plié l’échine et j’ai fait ce qu’on attendait de moi, moi, qui n’attendait plus rien de ceux qui m’entouraient. Et j’ai avancé mais dans le seul but d’atteindre le week-end.

Et le sixième jour est arrivé et là, tout en continuant de me prendre pour un vieux Dieu, un peu fatigué, un peu usé, je me suis dit : « Ça y est, j’y suis. Ça y est, tu y es. Et maintenant, que vais-je faire de tout ce temps que sera ma vie ? » Eh bien, j’ai décidé que j’allais me reposer. Que je ne serais là pour personne. Juste envie de me retrouver chez moi, probablement sur la terrasse pour faire un point sur les deux jours à venir. Et mettre un poing final dans la gueule de cette longue semaine. Et puis le reste ? Après moi, le grabuge. Je suis prêt à me battre et ça tombe bien car demain, c’est le jour du saigneur. Autant vous dire qu’avec l’énergie du désespoir qu’il y a en moi…

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