Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est écrit
15 novembre 2015

Paris courbatu

Je ne l’ai appris qu’hier matin, en montant dans la voiture pour aller travailler, ce qui s’est passé ce vendredi 13, journée de la gentillesse, à Paris, France, pays libre.

tdgghlg

J’entends François Hollande parler, d’un ton grave, sur Europe 1, il est 3h15 de la nuit et je pense immédiatement que c’est une émission de politique fiction comme celles qu’on a eues cet été sur cette même radio. Et je me dis que vraiment, celui qui imite le président est bon, très bon. Mais quand un journaliste reprend la parole, je commence à ressentir comme un malaise. Ça ne ressemble plus tant que ça à un scénario écrit pour la radio. Et quand j’entends : « priorité au direct, nous retrouvons xxx au Bataclan, il est 3h18 », là je réalise que l’effroyable est encore arrivé.

Et je roule vers mon travail comme si j’étais devenu moi-même une mécanique un peu trop bien huilée, sans grande conscience du reste. J’entends l’horreur qui s’est produite la veille mais je ne sais rien d’autre que ce qui s’est passé au Bataclan. Je ne sais pas encore qu’il y a eu cinq ou six autres lieux d’attentats. Je ne sais pas encore qu’on a atteint un point de non-retour. Et j’entends un journaliste qui était dans la salle de spectacle et qui s’en est sorti. Ses mots me font mal. J’ai du mal à comprendre et pourtant, je comprends tout. Ce n’est pas un paradoxe.

Et je vois des jeunes bordelais, toujours les mêmes animaux dont le seul credo est celui de faire la fête presque toutes les nuits, de boire de l’alcool et de consommer certaines drogues. Dont le seul combat idéal est de jouer à renverser les poubelles, pleines ou vides, dans les rues. À marcher au milieu de la chaussée et ne pas vouloir se pousser même quand une voiture arrive. Et je me dis qu’il y a une dichotomie terrible entre le monde réel dans lequel nous vivons et eux. Et les autres, les terroristes. Un monde qui balance entre les deux. Dont on aimerait pouvoir sortir comme quand on se réveille après une nuit pleine de cauchemars.

Je me suis levé ce matin et comme pour toute la journée d’hier : j’ai mal à Paris, j’ai mal à la France. Je repense à la phrase du général de Gaulle : « Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé… » mais alors, c’est pour quand, Paris libéré ?

Publicité
Publicité
Commentaires
C'est écrit
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 199 356
Archives
C'est écrit
Publicité