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28 avril 2013

Barbie périmée et Ken vieillissant

Il y a des gens qui n’ont vraiment pas le sens du ridicule. Et ça se comprend. Chacun met le ridicule là où il juge bon qu’il soit et ses frontières ne sont jamais les mêmes pour tout le monde. Donc, on peut toujours être le ridicule de quelqu’un tout comme on est toujours le con de quelqu’un d’autre. Mais là, ceux dont je vais vous parler, ils sont certainement sur le podium, sur la première marche du podium des gens ridicules car leur façon de vivre et leur souci de bien paraître témoignent d’une pathologie à mon avis difficile à soigner ou à guérir. 

Il s’agit d’un couple. Un homme et une femme mais personne ne chante chabada bada, quand on les voit passer. Non, tout le monde se retourne sur eux avec quelque chose d’amusé voire d’ironique dans le regard car franchement, quelle dégaine ! On en oublie que ça en devient pitoyable, cette névrose de l’apparence à tout prix. Elle, c’est une grande gigue, très bien faite, mince, des longues jambes à la Adriana Karembeu et une tignasse à la Barbie. C’est-à-dire, des longs cheveux qu’elle doit mettre un temps fou à coiffer, à brosser, à démêler chaque jour car en plus, ils ne sont pas raides, ils sont légèrement bouclés. Sans oublier qu’ils sont peut-être même un peu crêpés sur le dessus, frange comprise.  

Elle est toujours vêtue de vêtements dont les coupes, les formes et les couleurs ne sont pas de son âge : mini-jupe, boléro ajusté, chaussures à très hauts talons avec des paillettes, couleurs blanc, rose ou rouge, des accessoires en veux-tu, en voilà, bijoux dorés compris, clinquants, diamantés et maquillée de couleurs vives et la bouche si pulpeuse et en ovale qu’elle n’a pu qu’être refaite. Elle a toujours un sac à main qui ne sait pas ce que veut dire discrétion, assez grand, avec des choses qui brillent dessus et certainement tout un attirail dedans, genre trousse à chirurgie esthétique de secours. 

Lui, il est toujours en complet-veston, toujours en coordonné, toujours en chemise et cravate, elles-mêmes toujours assorties, avec des chaussures cirées comme on n’en voit plus que dans les films en noir et blanc, une espèce de yorkshire dans les bras, lui-même toujours vêtu à la dernière mode, un petit chien qui n’a pas le sens du ridicule, lui non plus, et pour cause et qui n’a peut-être jamais marché dans la rue une seule fois. Avant-hier, sous sa veste noire, il était tout de turquoise déguisé, il me faisait penser à un danseur de compétition, l’allure sportive en moins mais les mêmes cheveux noir corbeau absolument naturels dans le sens du corbeau. 

On les voit régulièrement dans le tram, se mêlant aux petites gens ordinaires du peuple, ils font leurs courses à Auchan Meriadeck, en centre-ville, fréquentent la galerie marchande qui va avec et prennent régulièrement un café (ou un verre ?) dans ces espèces de lieux qui ne sont même pas des vrais cafés, entre deux escalators, jamais à l’air libre. Ils ont vraiment tout de Barbie et de Ken, la même allure robotisée, les mêmes visages comme refaits, les mêmes looks somme toute excentrique qui ne vont pas avec la vraie vie quotidienne. Ils ont une grosse cinquantaine voire plus mais qu’en saura-t-on jamais ? Je les trouve fascinants mais ils me font de la peine, aussi. Vivre, ce n’est pas ça.

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