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26 janvier 2024

j’évolue

Je me souviens, c’était probablement à la fin de l’été 76. Je faisais alors partie d’un groupe folklorique : les Pibolous (dont une partie, uniquement chanteurs a fait de la scène et quelques 45 tours sous le nom des Piboliens – d’ailleurs, j’en ai deux, de ces 45 tours – nostalgie, quand tu nous tiens, tu nous tiens bien, hein ?) où je suis resté un peu plus de deux ans. Le temps de passer mon baccalauréat et ensuite, je suis monté à Paris. Je suis monté à la capitale. Je suis monté à la ville. Là où je vivais, chez mes parents, c’était vraiment trop petit pour moi et là, j’ai commencé à faire ma vie de presque adulte et ensuite, ma vie d’adulte et j’y suis resté un peu plus de vingt ans, là-haut, dans le centre névralgique du pays. Y ai-je été heureux ? Par moments, oui mais par moments, non. En gros, je suis un mec normal, avec des hauts et avec des bas.

Et donc, je me souviens, à la rentrée scolaire de l’année 1976-1977, je me suis retrouvé avec probablement mon meilleur copain de l’époque, Éric Gourde, un mec un peu plus original que la plupart des autres élèves du lycée mais bon, nous étions bons copains, pas vraiment les plus grands amis du monde. Pourtant, nous avons partagé des idées, des débuts de créations (poèmes absurdes, fanzines…) et un jour, j’ai été à deux doigts de me confier à lui. Lui, il venait juste de se confier à moi à mots couverts et nous étions certainement très gauches, très empruntés dans une espèce de relation amicale pas forcément très claire, chacun avec ses problèmes et ses complexes et chacun avec ses doutes et ses envies de ne pas forcément pénétrer la bulle de l’autre. Peut-être que si nous avions été réellement des amis, les confidences auraient été plus faciles.

Bon, c’est vrai que moi, en plus, j’étais un peu coincé pour tout ce qui était intime. Mais j’ai toujours gardé cet échange un peu moins ordinaire que les autres, cette fin de journée-là. Nous étions dans la pièce du bas, il faisait déjà nuit et, soudain, alors que je devais penser à quelque chose qui n’avait rien à voir, j’entends Éric me dire « j’ai voulu » et moi, rouge de confusion, un peu pris de court car je pensais à autre chose, je lui ai répondu « moi, je n’ai pas voulu mais ça s’est fait quand même. » Et là, devant le regard totalement ahuri de mon camarade, j’ai réalisé que j’avais peut-être dit n’importe quoi. Et quand il m’a demandé ce que j’avais voulu dire, je lui ai posé la même question. Quand j’ai entendu qu’il m’avait dit « j’évolue » forcément ma réponse était hors sujet. C’est drôle que 50 ans après, cette anecdote me vient encore parfois à l’esprit. Comme quoi…

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