conflit de générations

Il ne faut pas croire que je ne suis qu’un râleur, non, je suis aussi capable d’être tout amour, en bon chrétien que je ne suis pas. En bon chrétien que je ne suis plus. En bon chrétien que je n’ai peut-être même jamais été. Oui, je râle. Surtout quand je suis fatigué et quand je suis énervé et parfois, je suis les deux en même temps. Oui, je suis facilement ronchon car je suis attaché à plein de valeurs qui me semblent partir à vau-l’eau (non, Nicole, pas à vélo, à vau-l’eau.) Et plus ça va, moins ça va, pour moi.

Et force m’est de constater qu’en avançant en âge, je me découvre autant décalé que n’a pu l’être mon grand-père maternel, quand il prenait ses repas chez nous, après le décès de ma grand-mère, en 1978/1979. Et, alors que j’ai normalement toujours été respectueux envers les anciens, avec lui, il y a eu beaucoup de conflits. Et pourtant, je n’ai pas été un adolescent spécialement rebelle. Mais nous ne nous comprenions pas. Pour moi, il était un réac et pour lui, j’étais un mauvais hippie communiste.

Aujourd’hui, il n’est plus là et j’ai pris sa place. Royalement. Et c’est à mon tour de tout critiquer chez mes jeunes congénères que bien souvent, je trouve moins génères que cons. Je les trouve irrespectueux. Je les trouve négligents. Je les trouve incivils. Je les trouve obnubilés par leurs seuls plaisirs. Je les trouve incapables d’une vie sociale normale. Mais où se trouve la normalité ? Chez eux ou chez moi ? Entre les deux ? Quoi qu’il en soit, je ne me sens plus à ma place dans ce monde, leur monde.

Alors, contre mauvaise fortune, j’essaie de m’en foutre et de faire bon cœur mais tout ça, ce n’est qu’une acceptation de façade car j’ai trop peur de me faire casser la gueule si j’ouvre trop la mienne. Oui, il m’arrive d’avoir peur de la réaction des autres. Et plus seulement de celle des jeunes, non, tout ça semble s’être gangréné dans tous les âges de toutes les populations. Et ça me fait encore plus peur. Et je me dis que finalement, c’est bien que j’aie pu atteindre l’âge que j’ai, le plus dur est fait. 

Si on me proposait cinquante voire cent ans supplémentaires, tout en étant qui je suis et tout en conservant l’évolution du monde qui nous entoure, je refuserais de signer mais comme la question ne se pose pas. Je vais tenter de ronger mon frein en attendant. Ou alors, je peux essayer d’aller faire une retraite dans un monastère. Mais on ne m’y acceptera probablement pas si on apprend que je suis apostat. Et j’ai largement passé l’âge pour entrer au couvent. Être tout amour, moi, je vous le dis.

Comments

[jany]

Hélas!