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27 janvier 2022

parler d’autre chose, oui

Passer à autre chose et donc parler d’autre chose. Oui, mais. Je veux bien, mais. Parce que ça n’est pas si simple que ça. En réalité, je ne pense pas tout le temps à mon père, ce serait mentir, en revanche, j’y pense beaucoup, souvent. C’est normal, c’est encore très frais. Mais la vie continue même si elle n’est pas tout à fait la même et dans cette vie qui continue, il y a aussi d’autres moments où je fais comme avant : je dis beaucoup de bêtises, j’en pense d’autres et je sais toujours rire. Mais il est vrai que parler d’autre chose, ça me semble encore un peu compliqué car je ne suis guère inspiré par d’autres sujets. Me mettre en colère ? Ronchonner contre les gilets jaunes et les casseurs réunis, comme autrefois ? Bof. Critiquer les anti-vaccins ? Bof. Me plaindre des jeunes qui ne respectent rien ?

S’il n’y avait que les jeunes ! Non, là encore bof et bof. Alors, je pourrais déplorer qu’on ait atteint le cap symbolique des 500 000 contaminations par jour, avant-hier mais là encore, bof et rebof (comme aurait pu dire Yvan, pour ceux qui comprennent l’allusion – même si c’est un peu tiré par les cheveux, de toute façon, je fais ce que je peux, en ce moment) et même triple bof. Non, j’ai juste envie de prendre du temps, les après-midis, comme je le fais à chaque aube, pour moi, pour penser, pour réfléchir, pour me souvenir. Et pour écrire. Pas forcément pour mon blog, non, il y a des pages qui se perdent même si ce n’est pas pour tout le monde. J’ai envie de revivre des moments d’enthousiasme et de plénitude et je sais que ça va revenir mais je sais aussi que je suis un peu feignasse, depuis quelques temps.

Parler de tous ces gens qui passent leur temps le nez rivé sur leur smartphone ? Oui, je pourrais. Après une semaine de vie en presque réclusion chez maman, à ne pas écouter les infos, à ne pas allumer la télé, à ne pas sortir si ce n’est pour les démarches officielles, les courses alimentaires et les obsèques, j’ai perdu un peu le fil de la vie quotidienne, celle devenue normale, en 2022. Et en rentrant sur Bordeaux, j’ai été frappé de voir que c’était pire qu’il y a une dizaine de jours : dans le tram, je suis un des rares à tenir un livre et non pas un téléphone. Et je me demande vraiment ce que tout le monde y chercher, ce que tout le monde y trouve, sur les écrans à temps plein ? Des selfies ? Mouais… Mais c’est vrai aussi que rien de ce qui se passe au-delà de la portée de leur appareil ne les intéresse. Terrible.

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