je peux t'aider ?

Bon, j’ai plein de choses à faire, administrativement parlant et je n’ai plus trop le choix. J’ai largement assez procrastiné comme ça. Là, non seulement c’est important mais en plus, c’est particulièrement urgent, désormais. Il me reste moins d’une semaine pour finaliser ce gros dossier-là et comme je repars à Biscarrosse, autant que je solde tout ce que j’ai en cours. Je ne vais pas vous dire que ça me fait plaisir de faire ce genre de choses mais bon, quand il faut le faire, il faut le faire. Et quand il faut y aller, il faut y aller. Secrètement, j’aimerais bien que le président me donne un coup de main. Quand je travaille pour le patron, je n’ai besoin de personne mais quand c’est pour moi, un bon soutien est toujours bienvenu. Je crois que c’est parce que je m’auto-néglige. On ne se refait pas. Pas à mon âge.

 « Tu veux que je t’aide ? » m’a-t-il justement demandé alors que je ne pas avoir l’air de n’attendre que ça. « Oh non, je ne vais pas t’embêter avec mes affaires… » « Mais si je te propose de t’aider, c’est que ça ne me dérange pas ! » « Bon, si tu insistes… » Et nous avons tout pointé, tout classé, tout contrôlé ensemble. Ça nous a pris un bon moment, plusieurs heures. Avec deux ou trois pauses. Pas syndicales mais bienvenues, malgré tout. Et si nous avons enfin pu arriver au bout du plus important des dossiers en cours, je peux vous dire que bon, ça n’a pas été de tout repos non plus. Parce que, dès qu’on doit faire des choses de ce genre ensemble, il y a une espèce d’agressivité qui s’installe entre nous. Hélas, je crois que ça devient systématique. Comme si nous en avions besoin. Surtout lui.

Et donc, j’ai eu droit à des trucs du genre « On ne va pas y arriver si tu n’y mets pas du tien ! » « Mais j’y mets du mien, qu’est-ce qui te prend de me dire ça ? » « Si j’avais su, je ne me serais pas mêlé de tes affaires ! » « Je suis d’accord avec toi. D’autant plus que moi, je ne t’ai rien demandé, c’est toi qui m’as proposé ! » « J’ai bien compris que tu n’y arriverais pas tout seul ! » « Comme si je ne savais pas gérer mes affaires ! » « Bon, eh bien puisque tu n’en fais qu’à ta tête, je vais arrêter les frais ! » « C’est ça, je me débrouillerai bien mieux tout seul ! » Mais au milieu de tout ça, il faut savoir que c’est un peu comme un jeu. Il n’y a rien de méchant, là-dedans. Ah bon, vous croyez que si, un peu quand même ? Vous êtes sûrs ? Non, je ne pense pas. Ne vous excusez pas d’insister, je comprends.