14 février 2023
quand quelquefois je pense à ma première vie
Quand quelquefois je pense à ma première vie Du temps que je vivais seul roi de mon désir, Et que mon âme libre errait à son plaisir, Franche d'espoir, de crainte, et d'amoureuse envie : Je verse de mes yeux une angoisseuse pluie, Et sens qu'un fier regret mon esprit vient saisir, Maudissant le destin qui m'a fait vous choisir, Pour rendre à tant d'ennuis ma pauvre âme asservie. Si je lis, si j'écris, si je parle, ou me tais, Votre œil me fait la guerre, et ne sens point de paix, Combattu sans cesser de sa rigueur extrême ; Bref,... [Lire la suite]
26 mars 2022
brise marine
Comme une envie de poésie après mon séjour à Dourdan. Comme une envie d’Aragon qui chante Elsa. Comme une envie de Prévert et de Mallarmé. La facilité, ça aurait été de présenter un poème de Louis mais je préfère en offrir un de Stéphane car, outre qu’il est Mallarmé, il est mal aimé ou « pas assez aimé » car méconnu ou mal connu.
Brise marine
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D'être parmi l'écume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux... [Lire la suite]
22 octobre 2021
des feuilles mortes
Oh, je voudrais tant que tu te souviennes, des jours heureux où nous étions amis, en ce temps-là, la vie était plus belle et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui… Je ne sais toujours pas vraiment l’expliquer, ce gros et lourd silence qui s’est installé entre nous et je… Tu m’as tellement manqué même si je n’aurais pas su le dire si tu n’avais pas fait… Et je suis tellement heureux de savoir que nous allons certainement nous… Je me languis déjà de ces prochaines retrouvailles et j’espère qu’elles… Il n’y a pas de raison, il faudra... [Lire la suite]
23 septembre 2021
(h)ardeurs
Quand la flamme de mon désir rencontrera la chaleur du tien
Et nous nous tiendrons chaud pour les longues soirées d’hiver
Pour les nuits de frimas
Pour les nuits et les brouillards
Et je ferai feu de tout bois
Le soir au fond de toi
Sauf si c’est toi
Qui vient trouver refuge au fond de moi
Nos corps feront des étincelles, nos sexes des escarbilles
Nos mains pétilleront et nos souffles ne sauront pas éteindre
Ces incendies d’amour
Ces torrents d’ardeurs
Et tu feras feu de tout bois
Le soir au fond... [Lire la suite]
15 juillet 2021
l'isolement (23 jours après)
C’était il y a vingt-trois jours, j’ai fêté, nous avons fêté le trois-millième billet de ce blog. Je ne sais pas ce qui s’est passé (ou alors, je ne le sais que trop parce que je ne veux pas voir la vérité en face) mais quelque chose me fait de la peine. Je ne vais pas m’étaler sur ce sujet car je suis pudique (même si je parle beaucoup de moi, ici – et même si souvent, ce n’est pas tout à fait la vérité toute nue, elle garde toujours au minimum un sous-vêtement) mais j’ai des vers de Lamartine en tête, en ce moment :... [Lire la suite]
06 juin 2021
s’aimer et avoir peur
S’aimer. Vouloir s’aimer et en avoir peur. Avoir peur de s’aimer. Avoir peur de l’amour. Avoir peur de soi à travers le regard de l’autre. Je t’aime mais je ne sais pas si j’ai le courage de cet amour et je ne sais pas si j’ai envie que tu saches que je t’aime. Tu m’aimes, ça ne te fait pas peur ? M’aimer, ça t’inspire quoi, précisément ? Ça m’inspire de la peur. Quelle peur ? Celle de ne pas être à la hauteur. Et celle que je te quitte, un jour. Pourquoi me quitterais-tu, un jour ? Parce que je n’aurai pas su... [Lire la suite]
24 mai 2021
je te mange aussi (po-M en prose)
Je te mâche, tu me manges aussi. Je te magnifie, tu me minouches aussi. Je te mignote, tu me manutentionnes aussi. Je te moissonne, tu me maraboutes aussi. Je te mamelonne, tu me métabolises aussi. Je te mentalise, tu me michetonnes aussi. Je te mignarde, tu me mouvementes aussi. Je te mémorise, tu me mitrailles aussi. Je te mesure, tu me maintiens, aussi. Je te mordille, tu me méduses aussi. Je te matérialise, tu me malaxes aussi. Je te mérite, tu me maîtrise aussi. Je te mythifier, tu me matricules aussi. Je te marque, tu me masques... [Lire la suite]
23 novembre 2020
et après
Et après
Les labyrinthes que crée le temps s’évanouissent.
(Seul reste le désert.)
Le cœur, fontaine du désir, s’évanouit.
(Seul reste le désert.)
L’illusion de l’aurore et les baisers, s’évanouissent.
Seul reste le désert.
Un désert onduleux.
Federico Garcia Lorca (Poèmes du Cante Jondo)
09 novembre 2020
avant, je t’aimais
Avant, je t’aimais. Aujourd’hui, j’ai des doutes. Sur moi. Sur ma capacité à continuer de t’aimer sans être trop exigeant et sans être trop frustré. Parce que deux choses l’une, soit je t’aime et tu m’aimes et tout est parfait dans le meilleur des mondes ; soit je t’aime et, venant de toi, je ne sais pas si c’est réciproque et alors… Et alors, tant pis si ça me fait mal tant que ça ne fait mal qu’à moi. Tant qu’aucune douleur ne vienne t’envahir. Parce que, tant que je t’imaginais dans l’amour absolu, tout me semblait magnifique... [Lire la suite]
01 novembre 2020
c'est si difficile de t'aimer
C’est difficile de t’aimer car déjà, si tu existais, je saurais comment faire concrètement alors que là, comme je dois tout imaginer, je tâtonne, j’hésite, je ne sais pas comment m’y prendre. C’est déjà difficile d’aimer quelqu’un dans le vide mais je crois savoir que ça l’est encore plus. Car ce n’est pas une chose innée, d’aimer quelqu’un. Car pour aimer, il faut savoir s’abandonner et s’oublier. Ne pas être uniquement dans le regard de l’autre mais avoir l’autre dans son propre regard. Et le voir comme une lumière, comme un soleil.... [Lire la suite]