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4 avril 2023

expirez, inspirez

C’est vrai que je n’aurais jamais imaginé vivre ça un jour mais vraiment, ce que j’ai vécu, hier matin, ce que nous avons vécu, le patron, le président, Teresa et moi, c’était une grande première pour nous tous, il n’y a pas que moi qui était novice en la matière. Heureusement, nous avons eu de la chance, il faisait très beau. On ne peut pas dire qu’il faisait très chaud, dans l’absolu mais dans le ressenti, le pull, même fin que je portais par-dessus un tee-shirt, sous mon blouson et mon écharpe, ça m’a quand même donné l’impression que j’étais largement trop habillé. Je n’ai pas franchement transpiré mais je pense que je n’en étais pas loin. Et puis, malgré ma botte orthopédique, j’ai marché, marché, marché, dans le parc, à partir de 10h40. Nous avions vingt minutes d’avance. Alors, nous avons déambulé.

Nous avons rendu visite à plein de résidants (à leur corps défendant) sans leur parler car eux-mêmes ne parlent pas, ne parlent plus et avons trouvé certains endroits nettement plus beaux que d’autres et puis, de toute façon, il fallait tuer le temps car nous n’étions pas là que pour le plaisir mais parce que nous avions rendez-vous à 11h. Il s’agissait d’exhumer Claude pour le ré-inhumer à quelques pas de là : enlever son urne de l’affreux columbarium colonne dans laquelle il avait été mis, il y a une quinzaine de jours pour le déposer dans un caveau cinéraire, une cavurne, individuelle, entourée d’autres, en vague, sous le pied d’un arbuste qui deviendra certainement un arbre, un jour, bientôt, avec plein de branches et plein de feuilles. Claude aimait beaucoup la nature et les animaux. Ça lui convient mieux, là.

À peine inhumé, déjà exhumé et aussitôt ré-inhumé. Décidément, Claude, qui a toujours été un original, n’a pas changé, même mort. OK, ce n’est pas de sa faute mais quand même, ça n’arrive pas à n’importe quel quidam, ce genre d’histoire. En tout cas, maintenant, je pense qu’il est dans ce qu’on appelle sa dernière demeure. Il va y attendre le patron, le plus tard possible et voilà, la page « matérielle » est définitivement tournée. Il continuera de vivre en nos cœurs, dans nos esprits et à travers ses nombreuses toiles car Claude a été un peintre (plutôt contemporain avec beaucoup d’œuvres abstraites mais pas que) très prolifique. Et moi, hier matin, avec ma botte orthopédique et ma canne, je me disais : « exhumez, inhumez » au lieu de « expirez, inspirez », au fond, à la limite, quelle différence, hein ?

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