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17 mars 2023

dernier jour interminable

Hier, nous avons vécu un moment à la fois très beau, dans le recueillement et l’émotion mais également très pénible. Nous avons attendu huit jours pleins pour rendre un dernier hommage à Claude et cette interminable attente a totalement exacerbé notre peine. Excusez-moi de vous en parler autant mais ça me fait du bien de ne pas tout garder pour moi. Et je pense que même si nous avons beaucoup, beaucoup, beaucoup pleuré, ça n’a pas été en vain. C’était à la hauteur de nos sentiments. Des sentiments partagés : oui, Claude nous a quittés mais il est enfin libre et n’est plus dans ce carcan de dépendance totale mais non, nous ne sommes pas rassurés pour le patron qui a pris ça dans la figure pour ne pas dire dans la gueule. Et je peux vous dire que ça fait mal de le voir s’effondrer autant.

Il faut aussi savoir qu’entre le patron et Claude, c’est 59 ans d’une histoire d’amour, certes avec des hauts et avec des bas mais une histoire d’amour pleine, entière. Ils ont tout vécu, ensemble, ils ont tout partagé, ils ont beaucoup voyagé, ils ont assisté à tant de beaux opéras, ils ont vu des centaines de films ensemble au cinéma, ils ont fait des fêtes et même si ce n’était pas toujours aussi intense depuis une vingtaine d’années, ça reste une histoire remarquable. Le patron avait fait la promesse de protéger Claude, je pense qu’il a réussi, ne lui en déplaise en ce moment mais ils ont vraiment eu une belle vie, tous les deux. Et ça, ça force le respect. Mais ça explique aussi pourquoi tant de détresse chez celui qui reste. « Le plus malheureux, c’est celui qui reste, et celui qui reste… » comme le disait la chanson, il y a longtemps.

En tout cas, je ne veux pas abuser mais la cérémonie de recueillement d’hier était parfaite. Les musiques choisies par le patron étaient tout à fait celles qu’il fallait et en plus de lui, nous avons été deux autres à prendre la parole. Et nous étions plus nombreux que prévu. À mon tour, j’ai fait une promesse solennelle devant tout le monde, j’espère pouvoir la tenir, en être à la hauteur : je ne laisserai pas tomber le patron. Mais hier, je ne l’ai pas appelé autrement que par son prénom : Jean-Marie. Et je le redis dans ce blog : oui, je serai là pour toi, Jean-Marie. Mais dès demain, je reprendrai mes vieilles habitudes, je t’appellerai le patron. Tu sais combien c’est affectueux, de ma part. Un clin d’œil. On en a besoin, en ce moment. Il faut juste attendre qu’ils soient un peu plus secs, nos yeux, sinon, on a plus de mal à faire des clins.

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Commentaires
J
J’ai une phrase, difficile qui me vient à chaque fois dans ces circonstances, on ne peut rien contre …c’est le «  jeu «  de la vie et de la mort.<br /> <br /> On garde vivant dans son cœur c’est l’important.
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M
Il y a quelque chose de plus fort que la mort. C’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. ( Jean D’ormesson).<br /> <br /> Bon courage à vous trois ♥️
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