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15 mars 2023

trinquer avec la mort

À l’heure où j’écris mon billet pour demain, mardi soir, après 19h, je me dis qu’il y a une semaine, Claude n’était vraiment pas en forme mais qui aurait cru qu’à 22 heures, tout serait fini pour lui ? Heureusement qu’on ne sait jamais à l’avance. Je pense que ça serait terrible. En tout cas, moi, il est hors de question de savoir où, quand et comment je vais mourir, un jour. Cela dit, je peux juste espérer (comme tout le monde) que ça sera dans mon lit, pendant mon sommeil et que tout le monde dira que je suis parti paisiblement, que je suis mort d’une belle mort et que c’est dur, oui mais je n’aurai pas souffert. Ce qui n’est pas rien pour ne pas dire que c’est énorme. Et donc, si ça se trouve, un jour, je me lèverai, je vivrai une belle journée, sans savoir que le soir-même ou pendant la nuit, pouf, je partirai définitivement.

Et hier soir, donc, je pensais à tout ça et soudain, ça m’a pris comme une envie de pisser, j’avais une bouteille de Vouvray au réfrigérateur et je l’ai ouverte et je me suis servi à verre. Pour boire à ma santé. Même si j’ai bien compris que c’était idiot et inconscient de boire à la santé de qui que ce soit vu que l’alcool et la santé ne vont pas très bien ensemble… Tant pis, j’avais envie de trinquer avec moi-même et de sentir quelques bulles passer dans mon œsophage mais pas celles d’une eau pétillante, non, j’avais juste besoin d’avoir quelques frissons supplémentaires. Comme pour m’étourdir mais pas pour me rendre malade, non, en réalité, juste deux verres, pas un de plus et c’était déjà bien suffisant. D’autant qu’aujourd’hui, j’ai deux rendez-vous importants : coiffeur et piscine et pour les deux, je dois être OK.

Oui, parce que vous imaginez si je me trompe, entre Carlos et Axel ? Carlos me coiffe et Axel me coache. Non, il me faut les idées claires. Bref, je vais revenir sur le sujet du jour : la fin de la vie. C’est drôle mais depuis que papa a été placé et qu’en un an, il est parti très, très diminué, j’ai appris beaucoup de choses, notamment à m’approcher de la mort, à connaître le deuil direct et à ne plus avoir peur de parler de la mienne. C’est déjà ça. De là à dire que ça y est, je suis devenu un pro des décès, des préparations d’obsèques et de cérémonies de recueillement, il y a un pas (un trépas ?) que je n’ose franchir. En réalité, je crois qu’on fait tout avec une énergie, peut-être celle du désespoir et que tant que les funérailles ne sont pas terminées, on a une mission à remplir. À partir de vendredi après-midi, j’espère qu’on regardera de l’avant.

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