chut, ne dis rien

Je viens chez toi, je mets mon index devant ta bouche pour te faire comprendre que chut, je veux que tu ne dises rien et après quelques secondes d’étonnement, tu me laisses entrer. Et tu ne diras rien parce que c’est ainsi que ça doit se passer. Et si une parole devait sortir, elle ne pourrait venir que de moi. Une fois la porte de chez toi refermée, nous nous regardons toujours sans dire un mot. Et aucun de nous deux ne baisse les yeux, non pas par défi mais parce que ça fait si longtemps que nous nous étions perdus que nous en profitons tant que cela est possible. Si tu te repais autant de moi que moi de toi, ça peut durer une éternité. Mais non, assez rapidement, nous nous étreignons et ça me fait du bien. Pourvu que ça soit la même chose pour toi. Nous nous étreignons fortement, fermement, intensément. Et quand nous relâchons notre étreinte, c’est pour nous embrasser. Longuement. Comme dans les films ou les romans d’amour, des baisers qui peuvent durer jusqu’à cent ans, au moins.

Mais il y a toujours un moment où une étreinte, si belle et forte soit-elle, s’arrête. Nos deux corps s’éloignent de quelques centimètres l’un de l’autre. Et nous reprenons notre échange de regards intenses. Quelques sourires. Beaucoup d’émotion. Pour un peu, je verserais ma larme. Non pas de tristesse mais de bonheur infini. Nous nous sommes retrouvés. Cela faisait si longtemps que j’attendais, que j’espérais revivre un tel moment. Nous sommes ensemble. Et tout autour de moi devient plus léger. Je me demande même si je n’ai pas des ailes qui commencent à pousser dans mon dos. Des ailes qui vont me permettre de voler et d’aller chanter ma joie jusque dans les nuages, le jour et jusqu’aux étoiles, la nuit. Les cieux pour tout ce qui est délicieux, avec toi. Et les délices, ça passe aussi par l’amour et je ne sais pas qui prend la main de l’autre le premier mais nous nous retrouvons dans ta chambre, sur ton lit. Et là, je suis incapable de résister, parce que c’est ça que j’attendais, aussi.

Quand nous nous enlaçons sur le lit, toujours habillés, c’est comme si le temps s’était suspendu, arrêté en plein vol et comme si tout devenait statique autour de nous. Si ce n’étaient nos respirations, je pourrais penser que nous sommes morts de plaisir, tous les deux. Mais non, nos mains aussi, sont vivantes. Elles se cherchent, elles cherchent à caresser. Les miennes cherchent ton corps vibrant sous tes vêtements. Je sens ton odeur, je l’avais pas oubliée, tu sens toujours bon. Et tes cheveux, tu sais combien j’ai toujours aimé passer mes doigts dans tes cheveux. Et nos jambes qui s’entremêlent, à se demander si elles voudront bien reprendre leur liberté tant elles sont liées, là. Oui, intimement liés, toi et moi. Et ensuite ? Ensuite, je n’oublierai jamais ce qui s’est passé mais je le garde pour moi. Je le garde pour nous. Et personne n’en saura jamais rien. Nous, nous savons et ce secret-là, il partira avec nous le jour où l’un, puis l’autre, nous disparaîtrons. C’est juste une histoire d’amour ? Non pas, juste.

Comments

[Mymy]

Un moment d’amour hors du temps ou juste un fantasme? Un rêve peut être. Quoi qu’il en soit, vérité ou comme tu aimes si bien le faire une invention sortie de ton esprit , c’est un moment qui t’as rendu heureux. Alors j’aime ça 🥰