Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est écrit
8 janvier 2023

encore combien de temps, combien de jours

C’est un peu le problème avec les gens en fin de vie, c’est que même si on peut toujours tenter de s’accrocher désespérément à l’espoir même le plus infime qui soit, on sait que l’inéluctable, n’est pas loin. Et c’est terriblement difficile à entendre quand un médecin vous annonce que ce n’est qu’une question de jours. Oui, mais combien de temps, combien de jours ? À l’opposé de l’excellente chanson de Barbara, « Dis, quand reviendras-tu », et sans aucune ironie, j’aurais pu tenter d’écrire « Dis, quand partiras-tu ? » Peut-être que c’est très difficile si la personne qui est au bout a conscience de son état ou si elle souffre mais c’est aussi très cruel pour ceux qui l’entourent, ses proches, ses intimes, son compagnon ou sa compagne et les gens pour qui il ou elle comptait un peu, beaucoup.

Je sais, je n’ai pas vraiment l’esprit à la gaudriole, en ce moment mais que voulez-vous, en ce moment, on est presque à la date anniversaire de la mort de mon père et en plus, autour de moi, certaines mauvaises nouvelles se bousculent. Je n’aurai pas encore fait le tour de l’année qu’un deuxième décès s’annonce imminent dans mes poches. Cette fois, il s’agit d’un ami, pas d’un parent ou un membre de la famille même si chez moi, les amis sont aussi des membres à part entière de ma famille. Le médecin a demandé s’il existait des directives anticipées car peut-être faudrait-il passer par là, assez rapidement pour ne pas s’acharner inutilement. Alors oui, maintenant, nous sommes dans l’attente. Je dis « nous » parce que je m’inclus dans cette attente. Je me sens terriblement concerné.

J’ai eu la chance de ne pas avoir connu beaucoup de décès, dans ma vie mais il fallait bien que ça commence à me tomber dessus. Forcément, quand on avance en âge, c’est bien connu. Je ne sais plus qui a dit, un jour : « Plus on vieillit, plus on connaît de morts. » Je crois que je vais être pile poil dans la cible de cette citation incomplète. Il faut bien se préparer au pire mais on ne s’y fait pas, dans le peu que je sais. On n’est jamais vraiment prêt. C’est très égoïste, d’ailleurs mais c’est normal, c’est humain. Et ce n’est pas un signe de faiblesse que de vouloir retenir quelqu’un quand on atteint la limite. Il faut faire avec. Il faut apprendre à faire sans. C’est un long travail qui peut commencer avant la disparition mais cette dernière restera toujours brutale. C’est toujours un choc. C’est toujours d’une violence…

Publicité
Publicité
Commentaires
C'est écrit
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 199 290
Archives
C'est écrit
Publicité