je me suis débarrassé de mes anciens Noëls

Ça y est, je me suis définitivement débarrassé de mes anciens Noëls. Ça s’est fait sans tristesse, bien évidemment. Ça s’est fait sur un coup de tête. C’était déjà plus ou moins prévu mais là, ça m’a pris comme une envie de pisser la nuit, pour un mec qui a une prostate un peu envahissante et samedi dernier, je suis allé au box, j’ai attrapé la grande boîte avec toutes les décorations que nous n’utilisions plus depuis des années, avec le président et je les ai emportées au garage de la rue Ducru, au centre-ville et normalement, demain matin, Arber, l’albanais devrait tout récupérer pour chez lui. Ou pour donner à des cousins à lui. Il va voir et il gardera ce qui l’intéresse le plus, dans tous les cas. Une bonne action car il a trois enfants et moi, je n’aime pas Noël. Je me demande même pourquoi j’avais encore tout ça.

C’est vrai, ça, ça fait des années que je ne fête plus la Nativité et que je ne joue plus le jeu non plus des cadeaux, du sapin, des guirlandes et tout et tout et même avec le président, justement, nous ne marquons même plus le coup. Le 24, c’est un soir ordinaire, sans chichi, sans tralala et le 25, rien. Nada. Que tchi. O Catalinetta bella, tchi, tchi. Arriva, tchi tchi l’amoroso… Bien sûr, certain(e)s vont me rétorquer que l’autre jour, j’ai décoré ma terrasse alors que pas du tout, j’ai mis un truc en place pour empêcher les oiseaux de venir gratter la terre de mes jardinières, là où j’ai planté des bulbes de tulipes. Oui mais non. Je n’ai pas choisi de décorer ma terrasse, j’ai fait avec les moyens du bord mais je peux vous certifier que dès le retour des beaux jours, je vais acheter des petits moulinets à vent et ensuite, disparition, magie.

Oui, je le reconnais, je suis peut-être devenu un poil intégriste anti-Noël mais j’ai le droit puisque désormais, dans notre pays et même ailleurs, tout le monde a le droit de ne faire ce qu’il veut. Moi, j’ai aboli Noël, je l’ai guillotiné, je l’ai jeté aux oubliettes et même si je l’entends crier de façon lointaine, je fais la sourde oreille. Et non, je ne suis pas amer, ni triste, ni frustré. Vous savez, on vit très bien sans Noël. Et on peut être très heureux sans tomber dedans. Et soyez sans crainte, je ne suis pas hypocrite, je ne recevrai pas de cadeau, donc. Non, pas de cadeau. Et si jamais quelqu’un voulait m’en faire un, je ne l’ouvrirai pas avant la Saint-Valentin. Ah ben non, suis-je bête, je ne fête pas la Saint-Valentin non plus. J’attendrai Pâques, alors. Non plus. Que me reste-t-il ? La fête des morts, le 2 novembre ? OK, je prends.