une énorme méprise

Faute avouée est à moitié pardonnée, dit-on dans les chaumières. Alors moi, aujourd’hui, je vais battre ma coulpe et reconnaître que depuis une quarantaine d’années, je vis sur une énorme méprise. J’ai moi-même fait une confusion plus grosse que moi. Je vis sur un malentendu et heureusement que ça n’a pas eu d’effets négatifs sur ma façon de vivre car ça aurait pu et je peux donc dire que je l’ai échappé belle. En même temps, depuis environ vingt-cinq ans, je n’ai pas fait la boulette mais là, ça vient de me reprendre et je peux vous dire que Stéphane m’a fait la leçon et a rectifié mon erreur. Impardonnable ? Non, mon erreur. Rectifiable. Et je vais même aller encore plus loin, je vais en parler ici, me mettre totalement à nu, pour une fois et affronter le regard et le jugement des autres.

Déjà, pour tout mettre en situation, il faut savoir que j’ai commencé à cuisiner vers l’âge de 12 ans, des choses simples mais bon, je pouvais me suffire à moi-même quand mes parents rentraient tard, une fois par semaine. Puis, je me suis vraiment mis à la préparation de repas et j’ai très vite acheté des revues et des livres de cuisine. Et rien ne me faisait peur. Rien ou presque. J’ai d’abord donné dans les classiques : blanquette, bourguignon, saucisses lentilles tout en m’essayant à quelques innovations. Et quand j’ai rencontré le président, j’ai découvert d’autres livres, avec des recettes plus audacieuses et quand je suis venu habiter à Bordeaux, il y a 23 ans, j’ai changé ma façon de faire, j’ai préparé des choses plus légères, plus du sud. J’ai pris conscience de la diététique et j’ai même créé des recettes qui ont plu.

Et là, cette année, ne voilà-t-il pas que soudain, j’ai décidé de refaire un bœuf bourguignon. Ça faisait si longtemps. C’est un peu pour relever un défi avec le patron. Et je m’y suis collé : faire revenir les oignons avec les lardons. Les retirer du feu pour y mettre les morceaux de bœuf, remettre les oignons et les lardons, saupoudrer de farine, verser le litre de vin rouge et laisser mijoter. En parallèle, j’ai épluché des carottes blanches et orange. J’ai fait cuire le tout une heure quarante. Et le lendemain, j’ai fait revenir des champignons dans une poêle avant de les intégrer à la marmite pour une heure trente de plus. Et là, on m’a dit que ce n’était pas un bourguignon mais un bœuf-carottes. Et moi, je l’ai toujours fait comme ça, le bourguignon. Pendant quarante ans, on ne m’a rien dit. Quelle infamie ! Quel déshonneur !

Comments

[jany]

Je pense qu’il y a plusieurs façons de cuisiner le bœuf Bourguignon, suivant que tu sois du nord - sud - Ouest - est de la région 😂🤣 bof! L’important c’est que ça soit bon, et carottes ou pas….c’était sûrement très bon. Le litre de rouge quand même 😃

[Mymy]

Pour un bœuf bourguignon il faut flamber la viande au marc de Bourgogne avant d’ajouter le vin rouge, moi je le sert avec des tagliatelles

Mais le bœuf carottes quand il n’a pas d’uniforme c est bien aussi