il y en a vraiment partout

Quand je dis qu’il y en a vraiment partout, je ne parle pas des corps disloqués après un accident d’avion contre une montagne. Je ne parle pas non plus des éclaboussures de crème chantilly quand on vient d’en monter une et qu’on a bêtement levé le batteur trop haut et que bon, vous m’avez compris… Ce cas fonctionne aussi avec des légumes qu’on a voulu mixer pour en faire une soupe un peu épaisse. Je ne parle pas non plus des miasmes quand on éternue trop fort alors qu’on est déjà enrhumé. Je ne parle pas non plus de certains rototos de certains bébés qu’on a peut-être bougés un peu trop vivement… Non, quand je dis qu’il y en a partout, je parle de tous ces Stéphane, en ce moment. Ça me fait un peu peur. D’abord parce que je me suis tellement cru unique jusqu’à aujourd’hui…

Que je vous explique, ça sera sans doute plus clair aux non-initiés que vous êtes. Ne le prenez pas mal mais quand je dis que vous êtes non-initiés, c’est que vous ne vous prénommez pas Stéphane, jusqu’à preuve du contraire. Alors que moi, oui, au cas où vous ne le sauriez pas. Et franchement, quand on est un seul Stéphane, c’est cool. J’aime cette sensation d’être unique. Mais quand je me rends compte qu’on est deux, c’est amusant car en premier lieu, je cherche les similitudes mais quand il y en a trois, ça devient plus compliqué. Mais ce n’est rien par rapport au fait qu’il puisse y en avoir encore d’autres, en plus. Imaginez-vous que nous étions tous les trois en train de regarder la télé, paf, une interview de Stéphane Bern suivie d’une émission de Stéphane Plaza, là, ça fait limite déjà trop.

Mais le pire, c’est que j’avais invité les deux autres Stéphane pour que je leur présente quelques poèmes de Stéphane Mallarmé, un de mes auteurs préférés même si je comprends rarement ce qu’il écrit. La musicalité des mots, Coco, la musicalité des mots. Tiens, à propos de Coco, ça me fait penser à un autre Stéphane, il est toujours vivant Collaro ? En tout cas, avec Mallarmé, il y a un autre Stéphane qui écrit divinement bien, c’est De Groodt. Alors ma foi, je pense que je vais rester entre moi. Uniquement avec mes deux homonymes. Et je n’irai plus voir le psychiatre car ça ne regarde personne combien on est dans ma tête. C’est vrai, ça. Et pendant qu’on y est : à la tienne, Étienne ! Et ça, pour les initiés, c’est un sacré clin d’œil à Stéphane Mallarmé. Ah combien j’aurais aimé avoir son talent !