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6 octobre 2022

quatorze jours

Ça fait quatorze jours. Deux semaines. Tout pile. Quatorze jours que nous ne nous sommes pas vus, ni écrit, ni rien. Quatorze jours d’abstinence totale. Attention, je ne parle pas de sexe, je parle de silence. Le silence et l’abstinence, ça peut aller ensemble, en tout cas, chez moi. Il y a quatorze jours, nous étions encore en septembre et maintenant, nous sommes passés en octobre. Oui, passés en octobre. Comme le temps qui défile, qui défie le temps qui défile tant. C’est la vie avec son espèce de course contre la montre et contre les jours qui s’empilent. L’absence et l’abstinence, outre qu’elles commencent par les trois mêmes lettres, n’empêchent pas les pensées d’affluer et de s’immiscer dans la tête. Voire dans le cœur. Mais on reste dans l’idéel voire dans le fantasme ou une espèce de conscience pas totale.

Quatorze jours ! Pour quelqu’un comme moi qui préfère les chiffres et les nombres impairs, ça me fait un peu sourire car j’ai malgré tout un faible pour quatorze. Parce que deux fois sept. Parce que je me souviens avoir eu l’idée d’un fanzine qui se serait appelé Quatorze. Parce que c’est du passé, tout ça. Alors qu’aujourd’hui, ce matin, c’est le présent. C’est l’instant présent et dès hier, alors que c’était déjà le présent, un autre présent, désormais disparu, ça faisait treize jours et je m’en étais fait la remarque. Oh, je te rassure, je ne calcule pas les jours d’absence ni ceux d’abstinence à propos de  tous les gens que j’aime, non, j’ai procédé à un tirage au sort et c’est tombé sur toi. Pas de chance ou l’inverse ? Pour qui ? Pour toi ou pour moi ? Moi, ça va, ne t’en fais pas, je ne suis pas là mais globalement, ça va aller.

Oui, ça va faire quinze jours demain, seulement et déjà quatorze aujourd’hui. Je suis abasourdi devant tant d’extravagance. Et pourtant… Et pourtant, je suis habitué à ce constat, ça fait des dizaines d’années que j’écris sur le sujet. Je me souviens de la clepsydre et du sablier. Tu n’existais pas encore toi. Ton arrivée dans ma vie, c’était bien après. Ça fait combien, maintenant ? Quatre ans ? Oui, c’est ça, quatre ans. Quatre ans ce mois-ci. Comme je le disais tout à l’heure, comme le temps passe. Et encore plus vite quand on est en mode silencieux. Vite et sans faire de bruit, sans faire un seul mouvement, c’est un peu étourdissant. Je me sidère tout seul. Quoiqu’il en soit, quatorze jours aujourd’hui sauf que réellement, ça n’a fait que treize, hier. Oui, hier, quand j’ai  légèrement essaye de briser le silence.

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