ce cher vieil Émile (10 et fin)
Je sais que certain(e)s d’entre vous ne sont pas du tout sensible à mes billets sur Zola et ma relecture de l’intégralité des Rougon-Macquart mais je ne pas arrêter avant la fin et là, je peux vous dire que la fin, je la touche du doigt puisque je suis en train de lire les dernières pages du Docteur Pascal, ultime volume de la saga. Et je me rends compte que je n’ai pas du tout évoqué les tomes 15 à 20 alors, comme je suis content d’avoir mené cette expérience à son terme, je vais clôturer cette série de billets le plus dignement possible en parlant de ces derniers romans et dire quels sont ceux que je préfère, avec un choix nettement différent ce ceux que j’avais pu faire à la fin du siècle dernier. Alors, rapidement, je voudrais parler de ces cinq livres : Le rêve : le plus court et donc, le plus rapide à lire. L’histoire insensée d’une jeune fille pauvre adoptée par un couple un peu aisé et qui va découvrir l’amour comme dans ses rêves, avec un prince charmant. Sauf qu’elle meure le jour de son mariage.
Comment ça, j’ai dévoilé la fin ? On s’en fout, qui parmi mes lecteurs et trices va lire Le rêve de Zola, de nos jours ? La bête humaine, un des plus connus de la série, oui, avec des meurtres et des adultères, il est assez moderne ou, du moins, intemporel mais il est noir et trop manichéen. L’argent, c’est un roman sur la finance, très technique, je l’aime bien mais à condition d’en sauter des passages entiers (chut, je ne suis pas censé le dire, ça…) et La débâcle, sur la guerre, très technique aussi, avec Jean, le même personnage que dans La terre, avec une belle histoire d’amitié mais la guerre, hein, suivez mon regard quand je lève les yeux vers le ciel et suivez mes épaules quand je les hausse. Enfin, Le Docteur Pascal, c’est un bon résumé de l’ensemble de ces vingt volumes car chaque personnage faisant partie de l’arbre généalogique de cette famille, les Rougon-Macquart, est évoqué, en plus, de « l’intrigue » amoureuse, si je puis dire vu que… Ah non, je n’ose dire des choses aussi particulières.
Bon, puisque vous insistez, ce qui se passe, c’est que le Docteur Pascal, environ 60 ans, va se taper sa nièce, environ 25 ans et moi, si ça ne me choque pas, dans l’absolu, ça reste quand même un inceste mais est-ce que ça compte, un inceste entre adultes ? Tiens, regardez, moi, par exemple, avec ma tante Nicolle, 80 ans, eh bien, il ne s’est jamais rien passé entre nous et il ne se passera jamais rien. Ça ne veut pas dire que c’est parce que je suis contre l’inceste, c’est juste parce que je n’ai pas envie de ma tante et je pense que c’est réciproque. La question ne s’est jamais posée. Et en plus, on a moins de vingt ans de différence d’âge, c’est moins que dans le livre de Zola. Enfin voilà, quoi, encore désolé de vous avoir imposé tout ça, au sujet de Zola mais moi, j’ai ma conscience pour moi et je suis même fier d’avoir lu ces 9 238 pages en moins de cinq mois. Mais si c’était la quatrième fois en 40 ans, ça sera la dernière et je pense même que je vais me débarrasser de ces vingt livres. Pour ne plus jamais être tenté.
P.S. : mes cinq préférés de la série ? Pot-Bouille, Au bonheur des Dames, La Terre, La joie de Vivre et L’œuvre.