l'horloge couic (1933-2022)

C’est fou, comme mon père, l’horloge parlante est née en 1933 et s’est définitivement éteinte en 2022. Ils avaient tous les deux quatre-vingt-neuf ans au moment de leur disparition. Est-ce un signe ? En tout cas, hier, en apprenant le fait que cette horloge parlante ait été supprimée, ça m’a fait quelque chose. Combien de fois n’en ai-je pas fait le numéro pour avoir l’heure exacte à la seconde près. Je ne me souviens plus trop s’il y avait de la musique ou un tic-tac musical ou juste sonore mais j’ai vraiment bien en tête le « au quatrième top, il sera exactement 16 heures, top, top, top, top… » Et ainsi de suite, il me semble me souvenir que ça donnait l’heure pile, forcément et l’heure avec vingt et avec quarante secondes. Et ensuite, de nouveau, pour être sûr, j’attendais un autre quatrième top…

Et il fallait faire vite pour mettre sa montre en accord avec cette heure officielle. Ou son radioréveil. À l’époque, je n’avais pas d’appareil connecté, évidemment. Là, je dois reconnaître que je n’ai pas dû appeler l’horloge parlante depuis une bonne vingtaine d’années. Depuis que j’ai quitté la région parisienne pour m’installer à Bordeaux, je pense. Et là, en apprenant la nouvelle, hier, j’ai eu un petit coup de nostalgie, une petite bouffée de chaleur triste. Encore un bout du passé qui a disparu à jamais. Sauf dans nos mémoires. Alors, avant de revenir sur les blagues idiotes qu’on faisait sur ce service téléphonique, je voudrais juste saluer cette horloge parlante qui tout d’un coup, a dû être débranchée. Un peu comme une espèce d’euthanasie et je pense à son dernier top et à l’émotion de ceux qui s’en occupaient.

Maintenant, comme je le disais, je m’en suis souvent moqué, moi, de l’horloge parlante dans des écrits que je voulais humoristiques et j’avoue que même si elle ne m’a pas manqué pendant plus de vingt ans et même si je ne sais pas si j’ai encore ces jeux de mots, ces mini-sketches et tout et tout, il y en a quelques-uns qui me sont revenus en mémoire, toute la journée d’hier. Entre autres, j’avais imaginé une saynète avec un taupier qui intervenait dans le jardin d’un particulier énervé de voir tant de trous dans sa pelouse : « À la quatrième taupe, je fais sauter la galerie souterraine, taupe, taupe, taupe, taupe, boum ! » J’avais aussi imaginé un défilé de mannequins avec le quatrième top model… Et ainsi de suite. Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans… En tout cas, hier, au quatrième et dernier top : couic !