Stéphane ! … Stéphane ? Oui ? Ah mais tu es sur la terrasse ? Tu as vu l’heure ? Et alors ? Et alors quoi ? Et alors, avant l’heure, ce n’est pas l’heure et après l’heure, ce n’est plus l’heure mais c’est toujours l’heure quand même, quelque part. Ça ne veut rien dire ce que tu dis, là. C’est ce que j’avais envie de dire. Ni plus, ni moins. Laisse-moi tranquille, maintenant, je suis fatigué.  Non, non, non, il n’y a pas de fatigué qui tienne. Tu vas sortir de ton fauteuil relax et venir boire un coup car tu es tout rouge et tu vas te mettre au boulot. Nan. Non ? Nan. Et pourquoi non ? Nan parce que nan. Ce n’est pas une réponse, ça. C’est la mienne. Tu peux développer ? Nan parce que je n’ai pas envie. Je ne vois pas ce que je peux développer de plus. Je n’ai pas envie. C’est tout. Laisse-moi tranquille, je t’ai déjà dit.

Non, je ne te laisserai pas tranquille. Il faut que tu te secoues sinon, dans deux heures, tu seras encore là, allongé sous un soleil déclinant et comme le vent se lève, tu vas avoir froid et après, tu te plaindras d’avoir mal à la tête. Nan. Non, quoi ? Nan, je n’aurai pas mal à la tête. Et pourquoi ? Pas ce soir, j’ai déjà la migraine. Ce n’est donc pas le soleil qui va me taper sur le ciboulot. Peut-être que ce n’est pas le soleil mais toi, tu commences sérieusement à me taper sur le système. Tu te laisses aller, mec. Nan. Si. Nan. Si, tu te laisses aller. Regarde-moi ça, on dirait un zombie. Nan. Si. Nan. Allez, bouge-toi les fesses et viens à l’intérieur. Je te rappelle que tu as un billet à écrire pour ton blog de demain. Nan. Si. Nan. Et pourquoi non ? Parce que je n’ai pas envie d’écrire dans mon blog. Pas aujourd’hui. Pourquoi pas ?

Allez, parce que si tu ne le fais pas ce soir, je te connais, ça va t’empêcher de dormir et tu vas stresser, ça va te rendre malade. Nan. Tu n’as qu’à demander à mes slips, puisqu’ils ont envie de parler, qu’ils parlent, moi, je n’ai rien à dire, aujourd’hui. Tu vas choper un coup  de soleil, c’est moi qui te le dis. Apporte-moi plutôt un verre de champagne, le mien est déjà vide. Non. Si. Non, tu as déjà assez bu. Non, j’ai soif. Je te servirai si tu entres à l’intérieur et que tu te mets un peu au frais. C’est du chantage. Non, c’est pour ton bien. J’en ai assez qu’on me dise ce qui est pour mon bien. Personne n’est à ma place. Je fais les choses comme je les ressens. Si ça ne te plaît pas, tu peux aller voir ailleurs si je n’y suis pas. Quel caractère, en ce moment, toi ! Non, c’est toi. Allez, dépêche, tu vas être en retard, sinon.