riche et en bonne santé ou pauvre et malade ?

Hier, je me suis mal exprimé. Non, plutôt, j’ai donné un exemple qui n’était pas le meilleur parmi ceux que j’aurais pu citer. En parlant des familles Lequesnoy et Groseille, en disant que si on regardait les deux, mon choix était fait et pour tout le monde, aussi, je pense que je me suis un peu trompé. En prenant ma douche, ça m’est revenu en tête. Et alors que je me lavais les fesses, je me suis dit que les Lequesnoy n’étaient plus enviables que les Groseille que du point de vue de leur cadre et de leur niveau de vie. Sinon, ils sont un peu trop cathos à mon goût et je ne suis pas sûr qu’il y ait plus d’amour chez eux que chez les Groseille. Eh bien oui, parce que ce n’est pas l’argent qui rend heureux, ça aide, c’est tout. Et alors, la question qui se pose, ce matin, elle est bien plus épineuse et vaste.

Mieux vaut-il être riche et en bonne santé que pauvre et malade ? En gros, ça veut dire aussi qu’on peut se demander s’il vaut mieux être riche et heureux que pauvre et maudit. Oui mais non. Parce que tout ça est très binaire, très manichéen. On peut aussi envisager d’être riche et malade. Ou pauvre et optimiste. On peut aussi rejoindre ce que disent souvent les gens qui sont toujours célibataires à leur corps défendant mais qui arguent du fait qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné. Oui mais alors, est-ce pire d’être pauvre, seul et malade que d’être riche, en super forme et entouré d’amour ? J’ai envie de dire oui, là, spontanément, comme ça, de but en blanc mais je me trompe peut-être. Je suis probablement aveuglé par certaines idées reçues et plein de préjugés.

Maintenant, je reconnais que je préfère habiter un appartement avec terrasse sans vis-à-vis, donnant sur un grand espace aéré que dans un petit studio au rez-de-chaussée d’une HLM au bord d’un boulevard périphérique ou d’une ligne de chemin de fer. Mais je ne suis pas riche pour autant. Et j’aimerais même avoir encore mieux, comme endroit pour vivre. Et je ne suis pas exempt de quelques soucis de santé. Et si on vit dans une belle demeure avec un grand parc au bord d’une autoroute, avec de l’argent mais aussi un cancer ? Vous croyez que c’est mieux que d’habiter un deux-pièces à un carrefour en tirant le diable par la queue mais en étant heureux en couple ? En gros, je pense qu’il vaut mieux être en forme, avec de quoi vivre, dans un lieu sympa et ne pas être seul dans son cœur.