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16 janvier 2022

nuit et brouillard

Hier matin, je me suis levé avant et ça ne m’était pas arrivé depuis quelques jours. Avant l’aube, avant les autres, avant le monde. Il était à peine cinq heures vingt et j’avais dû suffisamment dormir car je savais que ça ne m’aurait servi à rien de rester au lit. Alors, j’ai fait comme si de rien n’était et j’ai fait comme d’habitude. Sauf qu’il faisait bel et bien nuit encore noire. Et il semblait même faire sacrément brouillard car s’il y avait d’autres fous pour se lever aussi tôt que moi, un samedi de mi-janvier, alors que les températures extérieures étaient négatives, je ne voyais aucune lumière dans mon champ de vision nocturne. Et soit tout le monde dormait et j’étais le dernier survivant d’une nuit bien froide, soit quelque chose m’empêchait de voir un peu plus loin que le bout de mon nez.

Et en le collant au carreau de la vitre du séjour, j’ai vu que même à travers la nuit, il y avait déjà du brouillard, dense, épais et dru. Et je me suis dit que c’était assez inhabituel d’avoir un tel manteau humide alors que le jour n’avait même pas encore l’idée de se lever. Et j’ai attendu l’aube, j’ai attendu l’heure où normalement, aurait dû blanchir la campagne et j’ai continué d’avoir un œil sur ce brouillard envahissant. Cette opacité m’a fasciné. Parce que je me suis senti encore plus seul au monde mais ça ne m’a fait pas peur, absolument pas. J’étais bien, chez moi, à l’abri de toute humidité et de toute ambiance sombre puisque tout ne se passait qu’à l’extérieur, si tant est que quelque chose se passait. Et s’il s’était passé quelque chose, qui l’aurait su vu qu’on n’y voyait rien ?

Je suis sorti pour aller acheter mon pain, vers 8h15, alors que le ciel avait viré au blanc mais le brouillard était bien résistant et tenait bon, contre vents et marées. Il était épais comme jamais, m’a-t-il semblé et ce n’en était pas un à couper au couteau mais à un couper à la tronçonneuse. Et si j’en avais eu une, même en location, croyez bien que j’aurais essayé pour voir si ça fonctionnait. Et si je m’en étais servi, de la tronçonneuse, alors il se serait passé quelque chose mais comme personne n’aurait pu me voir commettre mon crime, ce dernier aurait été parfait. Sauf si le brouillard n’empêche pas les bruits d’exister quand on n’y voit goutte. Alors, pour ne pas prendre de risque, je me suis abstenu. Et je suis rentré chez moi. De toute façon, je n’ai pas de tronçonneuse. Même louée.

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Commentaires
M
Tu devrais venir voir le brouillard dans mon jardin c’est beau, les silhouettes fantômes dans arbres dénudés, magique !
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